Pour l'administration pénitentaire, Ali Aarrass "simule" sa grève de la faim

Pour l’administration pénitentiaire, la grève de la faim qu’observe Ali Aarrass « est juste simulée ». Amnesty international demande pour sa part l'ouverture d'une enquête.

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Farida Aarrass, tenant une pancarte de soutien à son frère.
Farida Aarrass, tenant une pancarte de soutien à son frère. Crédit : DR

Ali Aarrass observe une grève de la faim depuis le 25 août. Ce Belgo-marocain purge une peine de 12 ans de prison pour « terrorisme », mais il affirme avoir été torturé en 2011 pour signer des aveux. Aussi, début octobre, le détenu a affirmé avoir été torturé dans sa cellule de la prison de Salé en 2012.  Des accusations démenties par l’administration des prisons.

Le 19 octobre, l’ONG Amnesty international a exhorté les autorités marocaines à lui fournir des soins médicaux d’urgence, relate l’agence de presse AFP. « Citant la famille du détenu, l’ONG affirme qu’il souffre de fortes douleurs à la tête, au foie et aux reins, et qu’il a été transféré le 13 octobre à l’infirmerie de la prison sur civière car il ne pouvait pas se tenir debout », écrit l’AFP. Amnesty exhorte également le Maroc à « assurer sa  protection contre les mauvais traitements et à ordonner l’ouverture d’une enquête rapide, indépendante et neutre sur les sévices qu’il dit avoir subis le  29 septembre, et présenter les responsable de ces abus à la justice ».

De son côté, la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR), qui avait déjà qualifié les affirmations de torture en prison tenues par Ali Aarrass d’ « odieuse tromperie » , indique dans un communiqué publié le 20 octobre que cette grève de la faim « est juste simulée ». Le diagnostic médical effectué en date du 12 octobre dernier le «montre clairement », précise le communiqué qui ajoute que « l’état de santé d’un détenu ne peut rester stable ou équilibré après près de deux mois de grève de la faim ».

« Nul doute que sa prétention d’observer une grève de la faim n’est qu’un  procédé pour exercer la pression sur l’administration pour obtenir des  privilèges illégaux, d’une part, et d’induire l’opinion publique en erreur de  l’autre », explique la même source.

La DGAPR rappelle aussi que le détenu a bénéficié d’un suivi médical régulier depuis sa détention, dont 116 diagnostics  au service médical de l’établissement pénitentiaire, 39 consultations auprès de  médecins spécialistes et de 21 analyses en laboratoire. L’administration pénitentiaire rappelle également que le Parquet général  et des représentants du CNDH ont rendu visite à Ali Aarass le 10 septembre dernier.

Lire aussi : Le Maroc mène t-il vraiment une «politique systématique» contre la torture ?

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