Un avortement clandestin qui failli tourner au drame. Le média espagnol Cadena SER rapporte le témoignage d’une jeune marocaine de 21 ans du nom de Soukaina qui a pris la décision d’avorter après avoir découvert qu’elle était enceinte de trois mois de son nouveau petit ami. La jeune fille qui était en instance de divorce avec son mari, craignait d’être accusée d’adultère.
Sur conseil d’un ami de son quartier, elle se rend chez un médecin qui pratique illégalement l’avortement. De la porte arrière du bureau du médecin, Soukaina accède à un appartement, où « l’opération d’avortement se déroule dans la cuisine sur une chaise de jardin en plastique », raconte-t -elle.
La poche des eaux restée dans son corps
Au réveil, elle se retrouve entourée de trois autres femmes sous sédatifs. Mais selon Cadena SER , Soukaina ne disposait que d’une demi-heure pour quitter les lieux puisque le médecin devait recevoir d’autres femmes qui voulaient avorter. Le service lui a coûté 400 euros soit près de 4 350 dirhams.
La jeune fille raconte au média espagnol qu’ « elle est arrivée à la maison pâle, inquiète mais libérée ». Mais pendant la nuit, elle inonde le canapé beige de sa maman de sang. Conduite rapidement dans une clinique pour arrêter le saignement, les médecins se sont rendus compte qu’il n’y avait certes plus d’embryon, mais la poche des eaux, ( la poche pleine de liquide amniotique dans laquelle se trouve l’embryon,) est restée à l’intérieur de son corps. L’opération lui a coûté cette fois 600 euros de plus soit plus de 6 500 dirhams.
600 à 800 avortements clandestins par jour
Depuis le 15 mai le roi a autorisé l’avortement dans de nouveaux cas, notamment de viol ou de graves malformations et maladies fœtales. Hormis ces deux cas le Code pénal marocain punit les interruptions volontaires de grossesse (IVG) de peines allant de un à cinq ans de prison ferme.
Selon l’Association marocaine de lutte contre l’avortement, entre 600 et 800 avortements clandestins sont pratiqués chaque jour, et l’avortement « kamikaze » serait l’une des principales causes de mortalité maternelle. Selon l’association, si les plus chanceuses (et les plus aisées) vont en clinique privée ou dans un cabinet médical, les autres se font souvent avoir par les pires charlatans, et finissent aux urgences.
Éduquer les femmes sur les moyens contraceptifs à disposition ne serait pas un luxe.