C’est un vaste terrain de communication politique que les partis marocains avaient jusque là délaissé. Les réseaux sociaux. Après le PJD en juin, c’est au tour du Rassemblement National des Indépendants (RNI) d’annoncer officiellement le lancement de sa communication 2.0. Le 4 aout, lors d’une conférence de presse à Casablanca en présence de son président Salaheddine Mezouar, le parti de la colombe a détaillé son plan pour atteindre les 17 millions d’électeurs potentiels que constituent les internautes marocains. « Le parti souhaite aujourd’hui se rapprocher des citoyens et tout particulièrement des internautes, en les invitant à réagir sur les réseaux sociaux à travers un message fort et participatif, » précise le président.
Concrètement, le RNI va lancer une nouvelle plateforme qui agrègera le contenu publié sur Twitter, Facebook et YouTube et fera office de newsroom. Le lancement de la plateforme est prévu pour le 21 août prochain et sera également marqué par l’ouverture du compte Twitter de Salaheddine Mezouar.
Moncef Belkhayat, membre du bureau politique du parti et en charge du projet, précise les objectifs de l’opération : 4000 nouveaux fans par mois sur la page Facebook pour atteindre 50 000 fin 2015, et 10 000 abonnés sur Twitter.
#achbghit_lbladi
La plateforme sera associée à un hashtag éponyme #achbghit_lbladi (ce que je veux pour mon pays). Le RNI espère susciter 25 réactions par jour utilisant ce mot-clé. Car le but d’une telle opération est bien d’occuper la sphère digitale. En plus d’être visible par les électeurs, l’interminable discussion sur les réseaux sociaux permet de sonder l’opinion pour une meilleure connaissance de la masse électorale. Elle permet également de réagir et de se positionner par rapport à l’actualité en temps réel. Un parti politique doté d’une solide stratégie de communication digitale peut prendre position de manière plus directe, sans passer par une agence officielle ou un média traditionnel, et sur des sujets plus précis.
Autre avantage, lorsque l’on fait partie des premiers partis à se positionner sur les réseaux sociaux, on se donne une image jeune et moderne. La description de « cette plateforme adaptative [qui] permet aux internautes de basculer entre les réseaux sociaux Twitter, Facebook et YouTube dans la même fenêtre du navigateur » pourrait d’ailleurs s’appliquer également à celle du parti Démocrate américains.
Si Salaheddine Mezouar affirme que cette opération digitale n’est pas liée aux prochaines échéances électorales, il faut bien reconnaître qu’elle tombe à clic pic.
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