« Le secteur bancaire […] est parvenu à dégager dans l’ensemble de bonnes performances », commente Abdellatif Jouahri, gouverneur de Bank Al-Maghrib. L’institution vient de publier son rapport annuel sur la supervision bancaire, l’une de ses missions. En 2014, les banques ont réalisé, seulement pour les activités au Maroc, un produit net bancaire de 44 milliards de dirhams (contre 40 milliards de dirhams l’année précédente) et un bénéfice net cumulé de 10 milliards de dirhams (+ 1 % en un an).
Les banques affichent de bons résultats…
Si les banques sont en bonne santé, c’est notamment grâce aux résultats des activités de marché, à la hausse de la marge d’intérêt et à la marge sur les commissions. En 2013, celle-ci leur a rapporté 5,6 milliards de dirhams (une hausse de 3,5 %). La collecte des dépôts auprès de la clientèle a elle aussi progressé, diminuant les refinancements des banques auprès de la BAM.
Sur le plan de la liquidité, la position des banques a connu au cours de 2014 une nette détente, rapporte la Banque centrale, du fait notamment de la balance des devises qui s’est améliorée et du rapatriement des biens depuis l’étranger, dans le cadre de l’amnistie financière notamment.
… malgré la baisse de leurs activités
Les banques se portent bien en dépit du ralentissement du rythme de l’activité bancaire (le nombre de crédits octroyés augmente, mais peu) et de l’augmentation du coût du risque. Celui-ci, lié notamment au contexte international, a augmenté de 41 % entre 2013 et 2014, pour représenter près d’un tiers du résultat brut d’exploitation des banques.
Des créances en souffrance en hausse
Le portefeuille des créances en souffrance (qui risquent de ne pas être remboursées) détenues par les banques continue de s’accroître, atteignant un encours de 52,8 milliards de dirhams, en hausse de 20 %. Le taux de créance en souffrance s’établit ainsi à 6,9 %, contre 5,9 % entre 2013 et 5 % en 2012. Une tendance inverse à celle observée chez les associations de micro-crédit, dont le taux des créances en souffrance est passé de 6,1 % en 2012 à 3,7 % l’année dernière.
Cette évolution a concerné autant les particuliers que les entreprises, notamment celles du secteur touristique, de la promotion immobilière et des matériaux de construction. Des créances qui expliquent que les banques hésitent toujours à soutenir les secteurs du BTP et de la promotion immobilière, considérés comme trop risqués.
Les TPME pas plus chouchoutées qu’avant
Le nombre de crédits accordées aux entreprises a tout de même augmenté (+1,6 %), d’autant plus celui des prêts octroyés aux entreprises publiques (+4,1 %). Toujours d’après les déclarations des banques interrogées par la BAM, elles auraient allégé les critères d’octroi, entre autres à cause de la concurrence. Ainsi, les entreprises pourraient emprunter un plus gros montant plus facilement alors que le montant de la garantie et celui de la marge auraient diminué par rapport à 2013.
L’an dernier, les banques et sociétés de financement n’ont pas accordé davantage de prêts aux TPME, malgré la campagne d’accompagnement lancée par l’Etat. Ces entités représentent toujours 36 % des entreprises non financières bénéficiaires de crédits. Le taux auquel elles ont emprunté a cependant diminué par rapport à 2013, s’établissant à 7,53 %.
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64 % de bancarisation
Les dépôts de la clientèle dans les banques s’élève à 734 milliards de dirhams, contre 722 milliards en 2013. 64 % de la population possède aujourd’hui un compte en banque, contre 60 % l’année précédente. Même si le réseau est bien sûr déséquilibré sur le territoire, les 19 banques marocaines ont ouvert 222 nouveaux guichets en 2014.
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