Pas d'ententes entre les banques selon le Conseil de la concurrence

L’État est encore très présent dans le secteur bancaire malgré l’ouverture du secteur aux capitaux étrangers. Sur les 19 banques existantes, quatre s’accaparent 70 % du marché.

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L'intérieur d'une banque
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Le Conseil de la concurrence dans son dernier rapport annuel 2013 s’est intéressé au secteur bancaire au Maroc. Une synthèse des études réalisées par l’organisme sur le secteur révèle qu’en dépit de la libéralisation du secteur bancaire marocain, « l’État en demeure l’acteur principal », avec une participation dans une banque sur trois et le contrôle de sept banques.

Pour sa part, la libéralisation a favorisé l’apport de capitaux et d’investissements étrangers, ouvrant le secteur à des « mouvements de concentrations, d’alliances, d’ouverture du capital et de croissance externe et interne », souligne le rapport.

Concentration bancaire

Ainsi,  le nombre de banques est passé de 62 sous le protectorat, à 21 en 2000, puis à 16 en 2005, pour arriver aujourd’hui à un total de « 19 banques disposant de l’agrément de Banque Al-Maghrib ». Onze banques sur les 19 comptent des capitaux étrangers, dont huit sont à vocation universelle. En outre, deux holdings nationales, la Société nationale d’investissement (SNI) et Finance.com, disposent chacune du contrôle d’une des trois banques leaders et des participations dans d’autres banques (AWB pour SNI et BMCE pour Finance.com).

En revanche, le secteur n’est pas assez présent dans la capitalisation boursière. «Seules six banques disposent d’un capital ouvert en bourse, et ce dernier n’atteint jamais les 20%», déplore le Conseil.

Quatre banques en pôle position

Le secteur bancaire marocain est tiré par le groupe Attijariwafa bank (AWB) et la Banque populaire (BP) du Maroc qui se partagent la place de leader, selon le document. La Banque marocaine du commerce extérieure (BMCE), et dans une moindre mesure la Société générale marocaine des banques (SGMB), représentent les principaux challengers, alors que les autres banques représentent moins de 30 % des parts de marché, explique le Conseil.

Ces quatre banques couvrent 74 % dépôts, 72 % du total bilan, 72 % des crédits et 70 % du Produit net bancaire (PNB).

En outre, l’analyse des parts de marché selon le PNB montre qu’AWB et la BP détiennent respectivement 25 % et 24,2 % de parts de marché du secteur en 2011, a précisé le rapport. Ce dernier note également que le niveau de concentration du secteur bancaire calculé à partir du PNB est ainsi resté stable durant les six dernières années.

Pas d’ententes selon le Conseil de la concurrence

Le total bilan du secteur a connu une progression de 13 % en moyenne sur la période 2005-2011, passant de 461 milliards de dirhams en 2005 à 971 milliards de dirhams en 2011.

L’analyse des niveaux de concentration à partir du total bilan montre par ailleurs la forte position des deux banques leaders en 2011. Pour ce qui est des tarifs exercés par les banques analysées par le Conseil, « ils sont cohérents avec leurs positionnements », souligne le rapport. Ainsi, les banques mettant en avant la qualité de leurs prestations (BMCE, BMCI, Crédit du Maroc et Société générale) sont 10 % à 30 % plus chères que les banques visant des catégories de populations à revenus moins élevés, telles que la Banque populaire et Attijariwafa bank.

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« Les écarts entre les acteurs des différents groupes montrent l’absence d’ententes et de convergences sur les tarifs », a estimé le rapport, ajoutant de ce fait qu’il existe une place pour la concurrence en matière de tarifs.

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