Le HCP pessimiste pour la croissance de 2016

Conformément aux prévisions et aux chiffres du premier trimestre, l'année 2015 devrait enregistrer une bonne croissance. En revanche, le HCP prévoit une croissance beaucoup moins importante en 2016.

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Le Haut-Commissaire au Plan, Ahmed Lahlimi. Crédit: Yassine Toumi / TelQuel

Le Haut commissariat au plan (HCP) actualise ses prévisions de croissance pour 2015 : 4,3 %. Les bons chiffres de cette année profiteront surtout de la bonne météo 2014 et donc de l’activité agricole. En janvier dernier, le patron du HCP Ahmed Lahlimi Alami expliquait que ce taux de croissance devrait permettre la création de quelque 170 000 emplois et une inversion de la courbe du chômage, à 9,6% contre 9,8% l’an dernier. En revanche, le HCP table sur seulement 2,6 % de croissance en 2016 (en imaginant une campagne agricole moyenne et le maintien de la politique budgétaire actuelle).

Des réformes structurelles et tout de suite. C’est ce que défend Ahmed Lahlimi Alami. Lors d’une conférence tenue le 30 juin il a défendu l’idée selon laquelle le Maroc ne profite pas assez de son potentiel faute de réformes. Si rien ne change, « nous resterions dans cette configuration d’une croissance qui effleurerait 4,5 % à 5 % dans le cas d’une bonne année agricole et de ne guère dépasser 3 % dans le cas contraire », explique l’économiste.

Parmi les réformes recommandées : celle de la caisse de compensation (déjà initiée), de la fonction publique et de son coût (surtout à la veille de la régionalisation) et bien sûr des retraites, conseillée par les institutions internationales comme le FMI mais qui peine à voir le jour.

L’agriculture tire les chiffres du premier trimestre 2015 vers le haut

Le 30 juin, le HCP a également publié les comptes nationaux du premier trimestre. Par rapport au premier trimestre 2014, la croissance de la valeur ajoutée du secteur primaire est largement en hausse, celle de la pêche d’autant plus. Le secteur secondaire enregistre par contre un ralentissement de sa croissance. Par exemple, la croissance de la valeur ajoutée du BTP (souvent pris en indicateur d’une économie nationale), est passée de 2,1 % à 1,3 %. Les chiffres du secteur des services sont mieux dans l’ensemble. A regarder le détail, beaucoup d’activités enregistrent une croissance plus faible que l’an dernier (assurances, transport, télécoms…) mais seuls les hôtels et restaurants ont enregistré une baisse : – 1 % au lieu de + 4,8 % durant le premier trimestre 2014.

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