Après un premier rassemblement samedi 27 juin à Agadir, environ 500 personnes ont manifesté leur soutien aux jeunes femmes poursuivies pour « outrage à la pudeur » dimanche 28 juin à Casablanca sous le slogan « Mettre une robe n’est pas un crime ».
« La sécurité dans l’espace public est un droit », « Assez de violence envers les femmes », « Non au gouvernement rétrograde de Benkirane » ont notamment scandé ces manifestants.
Parmi la foule figuraient des membres d’associations féministes et d’ONG , l’actrice Amal Ayouch, la chanteuse Oum mais aussi les reponsables politiques, Nabila Mounib la sécretaire du PSU et a la député du PPS et ex-ministre Nouzha Skalli. Contacté par Telquel.ma, cette dernière nous explique :
Notre message était un message de solidarité avec Sanaa et Samia (les deux filles poursuivies). C’est absolument scandaleux qu’on puisse porter atteinte à la liberté des femmes. Si les femmes doivent être poursuivie pour sois –disant tenue indécente, on devrait interdire les plages , les piscines ou certaines tenues sportives»
Manifestation devant le parlement à Rabat
Un autre sit-in s’est également déroulé, dans le même temps, devant le Parlement à Rabat, à l’appel de l’AMDH. Il a rassemblé quelque 300 personnes, selon des témoins. Sur internet, une pétition de soutien aux deux femmes, lancée il y a une semaine, a de son côté recueilli plus de 18.000 signatures.
Cette controverse intervient dans le sillage d’une série de polémiques sur les moeurs au Maroc mais marqué par le conservatisme d’une large frange de sa population.
La question des droits des femmes est elle-même régulièrement l’objet de vifs débats au sein de la société marocaine. Dans leur combat contre les inégalités, les militants des droits de femmes s’appuient sur la constitution de 2011, adoptée dans le contexte du Printemps arabe, qui exhorte l’Etat à œuvrer à la parité.
Un procès prévu le 6 juillet
Ces deux jeunes femmes, âgées de 19 et 23 ans, ont été interpellées mi-juin à Inezgane, près d’Agadir, et leur procès est prévu le 6 juillet, selon la Fédération de la ligue des droits des femmes (LDDF) et l’Association marocaine des droits humains (AMDH, indépendant).
Victimes de harcèlement alors qu’elles traversaient un marché populaire, elles ont d’abord été secourues par les forces de l’ordre, avant d’être conduites au commissariat où elles ont dû signer des aveux, d’après les mêmes sources.
Accusées « d’outrage à la pudeur », elles risquent de un mois à deux ans de prison, selon l’article 483 du code pénal.
Avec AFP
Cachez ces jambes que je ne saurais voir…
Censure!