Vendredi 26 juin, le terrorisme a pris une toute autre ampleur. Cinq attaques ont eu lieu dans cinq pays différents (France, Tunisie, Koweït, Somalie et Syrie) quasi simultanément, coûtant la vie à plus de 200 personnes.
Six mois après le choc des attentats de Paris, un chef d’entreprise est mort décapité ce 26 juin dans une attaque probablement jihadiste contre un site industriel français près de Lyon (centre-est), dont l’auteur présumé a été arrêté.
L’attaque a visé vers 8 heures GMT une usine de gaz industriels du groupe américain Air Products à Saint-Quentin Fallavier. Son auteur présumé, interpellé peu après, a été identifié par le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve comme étant Yassin Salhi , 35 ans, connu pour ses « liens avec la mouvance salafiste ».
Il avait fait l’objet en 2006 d’une fiche de surveillance des services de renseignements français pour radicalisation mais qui n’avait « pas été renouvelée » en 2008, selon le ministre. À en croire un journaliste de France Télévisions, présent sur les lieux, Yassin Salhi travaillait pour un prestataire d’Air Products. De son côté, le Premier ministre français Manuel Valls, qui a écourté un voyage en Amérique du Sud pour regagner Paris, a déclaré que « le terrorisme islamiste a frappé une nouvelle fois la France ».
35 morts en Tunisie
Trois mois après les attentats du Bardo, la Tunisie est de nouveau sous le joug du terrorisme. Un nouvel attentat a eu lieu ce vendredi dans deux hôtels à Sousse, ville touristique du centre-est de la Tunisie. Le dernier bilan fait état de 35 morts, dont de nombreux touristes étrangers. À en croire un chroniqueur de la chaine de télévision iTélé, les victimes seraient d’origine russe, polonaise, belge et britannique. L’auteur présumé de cet attentat sanglant est un étudiant tunisien inconnu de la police qui avait caché son arme dans un parasol, a indiqué le secrétaire d’État aux affaires sécuritaires Rafik Chelly à l’AFP. « Il est entré par la plage, habillé comme quelqu’un qui allait se baigner, et il avait un parasol avec dedans son arme. Une fois arrivé à la plage, il a utilisé son arme », a ajouté M. Chelly.
L’État islamique fait 25 morts au Koweït
Le groupe extrémiste sunnite État islamique (EI) a de nouveau ciblé des fidèles chiites dans le Golfe en revendiquant un attentat suicide qui a fait 25 morts et 202 blessés vendredi dans la mosquée Al-Imam al-Sadeq, à Koweït City. Cette attaque a visé un lieu de prière fréquenté par des chiites dans ce riche émirat pétrolier à majorité sunnite. À en croire le journal 20 Minutes, le lieu et l’horaire n’ont pas été choisis au hasard. L’explosion s’est produite au moment de la prière en ce deuxième vendredi de ramadan.
Dans un communiqué, la « Province de Najd », qui s’est récemment manifestée comme la branche saoudienne de l’EI, a affirmé qu’un kamikaze, Abou Souleiman al-Mouwahhid, a perpétré l’attentat contre une mosquée qui « répandait l’enseignement chiite parmi la population sunnite ». Cette même « Province de Najd » a revendiqué en mai les deux attaques meurtrières contre les chiites dans le royaume saoudien. L’EI avait également endossé la responsabilité de cinq attentats quasi simultanés contre des mosquées dans la capitale du Yémen, Sanaa. C’est la première fois que le Koweït est touché par le groupe jihadiste. À la fin du mois de mai, l’émir du Koweït avait appelé les musulmans à intensifier leur lutte contre l’extrémisme lors d’une conférence destinée à coordonner le combat contre les groupes jihadistes, dont l’EI.
Une dizaine de soldats tués en Somalie
Des dizaines de soldats ont été tués ce 26 juin en Somalie dans une attaque perpétrée par les islamistes shebab contre une base de la force de l’Union africaine (UA) tenue par un contingent de l’armée burundaise, ont affirmé des témoins, parlant de violents combats et de corps jonchant le sol. « Les combats ont été les plus violents jamais observés dans la zone, les combattants shebab ont pris complètement le contrôle de la base et tué de nombreux soldats », a déclaré à l’AFP Alinur Mohamed, un chef local du village de Lego, à une centaine de kilomètres au nord-ouest de la capitale Mogadiscio. Des témoins ont parlé d’au moins 50 morts, mais l’attaque a eu lieu dans une région difficile d’accès et aucun bilan officiel n’a encore été fourni.
Selon des habitants, le raid a commencé avec une attaque-suicide à la voiture piégée sur l’entrée de la base, avant que des dizaines de miliciens armés de mitraillettes et de lance-grenades ne donnent l’assaut. Les shebab, à la tête d’une insurrection armée depuis 2007, attaquent régulièrement les cibles institutionnelles et intensifient traditionnellement leurs actions durant le mois de ramadan.
Kobané témoin d’un terrible massacre
Au moins 146 civils ont été tués par l’EI à Kobané depuis le lancement, le 25 juin, d’une attaque-surprise contre cette ville syrienne kurde frontalière de la Turquie, d’après l’AFP. La situation reste très tendue à Kobané, où des jihadistes étaient retranchés dans des immeubles et utilisaient des civils comme boucliers humains, ont indiqué des militants et l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). « Il y aurait au moins 70 civils pris en otage », a précisé Mostafa Ali, un journaliste originaire de Kobané qui se trouve aux abords de la ville. Les combattants kurdes « encerclent les immeubles, mais n’osent pas tirer pour ne pas mettre en péril la vie des civils », selon lui.
L’attaque inattendue de l’EI est, selon des analystes, une « vengeance » et une « opération de diversion » de la part des jihadistes qui ont subi une série de défaites ces derniers jours face aux Unités de protection du peuple kurde (YPG) dans le nord de la Syrie. « Selon des sources médicales et des résidents dans la ville de Kobané, 120 civils ont été exécutés par l’EI dans leurs maisons, tués par les roquettes du groupe ou par ses tireurs embusqués » depuis jeudi, a indiqué Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH, accusant le groupe jihadiste d’avoir perpétré l’un de ses « pires massacres » en Syrie.
Avec agences
Il n’est pas encore acter que « l’évènement en France soit un acte terroriste.