Pour dénoncer la corruption, un numéro vert est désormais disponible

Dans le cadre de la réforme de la justice, le ministère de tutelle vient de lancer une ligne pour permettre aux citoyens de signaler des actes de corruption. Des applications et un site web ont également été lancés dans le cadre de cette réforme.

Par et

Crédit : Rachid Tniouni

Le ministère de la Justice a lancé, jeudi 18 juin à  Rabat, un numéro vert pour dénoncer la corruption dans le cadre de la mise en œuvre de la charte de réforme de la  justice.

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Le numéro vert comment ça marche ?

La mise en place du  numéro vert, le 08 00 00 47 47, vise à encourager les citoyens à témoigner sur des actes de corruption à travers la simplification des procédures pour protéger les dénonciateurs et leurs  familles. Mustapha Ramid a souligné que son département « doit, conformément à la loi, protéger le  dénonciateur des actes de corruption selon des critères bien définis ». Il précise toutefois que le dénonciateur qui sera protégé est celui qui informe les autorités  publiques et non une autre partie.

Une fois ce numéro contacté, la communication téléphonique est aussitôt  transférée aux magistrats chargés de ce genre de dossier. Ces derniers  procèdent à l’enregistrement de toutes les informations relatives à l’acte de corruption ( lieu, heure, le montant de la corruption….) avant de contacter ensuite le représentant du parquet compétent pour prendre les mesures  judiciaires qui s’imposent.

De même, un fichier informatique réservé aux dénonciations est mis en place ainsi qu’un formulaire des données relatives à l’acte de corruption à remplir.

La communication est pour l’instant en arabe

Pour mieux sensibiliser les citoyens à l’importance de cette  opération destinée à combattre la corruption, un spot publicitaire sera diffusé  sur les ondes de la radio nationale et sur les chaînes de télévision  nationales. Aussi, des flyers seront distribués dans les tribunaux pour informer sur  le numéro vert mis en place et expliquer les objectifs de cette opération et comment elle marche.

A noter  par ailleurs que la communication en ligne via le numéro vert se fera pour le moment en arabe, le ministère ayant annoncé une communication en français et en amazigh pour bientôt sans toutefois préciser de date.

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Suivre ses dossiers via des applications

Toujours dans le cadre de la mise en œuvre de la charte de réforme de la  justice,  le département  de Ramid a également annoncé  le lancement  d’applications sur Smartphones. Ces services  judiciaires électroniques qui ne sont  disponibles que sur Androïd, devraient faciliter l’accès des citoyens aux différentes données : assurer le suivi de leurs dossiers de demandes relatives aux casiers judiciaires,  aux registres de commerce, aux annonces judiciaires ainsi qu’aux cartes judiciaires.

Le ministre a de même indiqué que le département de la Justice a entamé  des discussions avec la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) et la  gendarmerie royale pour l’échange électronique des procès- verbaux entre la  police judiciaire et le parquet général.

Le ministère œuvre également à la mise en place d’un  programme d’échange électronique entre les avocats et les tribunaux, les robes noires pourront désormais déposer leurs requêtes par voie  électronique auprès des tribunaux, précisant que ce programme concerne aussi  les notaires, les adouls et les greffiers de justice.

Un nouveau site web pour accéder aux archives

Le ministère a de même annoncé le lancement d’un  nouveau site web du  département. Ce nouveau portail devrait permettre de  faciliter l’accès aux nouveautés du département tels les archives et les  rubriques, de réunir les textes, études et différentes publications du  ministère ainsi que d’autres nouveaux services (ventes, enchères…).

Abdesselam Aboudrar, le président de l’Instance centrale de prévention de la corruption, joint par Telquel.ma, affirme que  « Ces trois nouveautés participent à la  modernisation de  l’administration marocaine ». « Le numéro vert permettra par exemple aux citoyens de participer à la dénonciation de la corruption de manière régulière», ajoute t-il en précisant que l’un des problèmes auxquels il a été confronté est «  l‘impunité des personnes corrompues ».

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