L’entreprise française Figeac Aero s’implante à Casablanca. La première unité de production de la nouvelle filiale marocaine du constructeur, Figeac Aero Maroc, sera dédiée aux activités d’usinage et de tôlerie, selon le quotidien régional La Dépêche du Midi. Figeac a également mis en place un plan quinquennal en vertu duquel 500 emplois seront créés et 25 millions d’euros investis.
Le groupe aéronautique français Latécoère, déjà présent en Tunisie, doit aussi ouvrir une usine au Maroc en 2016. Ces sociétés françaises s’inscrivent dans la lignée de dizaines d’autres du secteur qui se sont implantées au Maroc ces dernières années. Parmi elles: Safran, Bombardier, Boeing, Airbus, EADS et des plus petites. Les activités concernent le câblage, l’électronique, la tôlerie, la réparation de moteurs etc.
De gros avantages fiscaux
La filière aéronautique est en effet en train de se développer au Maroc. Il y a dix ans, on comptait moins d’une dizaine d’opérateurs, maintenant le secteur compte une centaine d’entreprises, d’après les chiffres du Groupement des industries marocaines aéronautiques et spatiales (Gimas). Et il s’agit d’un domaine qui fonctionne, avec un chiffre d’affaires à l’export de 9 milliards de dirhams d’après le magazine Challenge. A noter que les exportations ont légèrement diminué ces derniers temps. Selon les chiffres de l’Office des changes, les exportations qui se sont établies à environ 3 milliards de dirhams entre janvier et mai ont diminué par rapport à l’an dernier (-2,8%).
Si le Maroc séduit, c’est à peu près pour les mêmes raisons que pour l’automobile: une main d’œuvre à bas coût et des avantages fiscaux pour inciter les étrangers à s’y installer. En effet, les entreprises peuvent s’implanter dans les zones franches de Tanger (TFZ) et Nouaceur Aerospace City où elles sont, entre autres, exonérées d’impôts sur la société les cinq premières années. Aussi, le Fonds Hassan II peut participer à une partie des investissements et depuis 2008 l’Etat aide les entreprises à payer une formation à leurs salariés (entre 5 000 et 40 000 dirhams).
Les écosystèmes pour bientôt
Ces entreprises étrangères, accompagnées des sous-traitants marocains, créent bien sûr de l’emploi. Mais même si le Maroc – le ministre de l’Industrie en tête – met l’accent sur la qualité des compétences des Marocains en la matière, le secteur semble encore manquer de personnes qualifiées, puisque l’Institut des métiers de l’aéronautique doit s’agrandir et qu’un autre institut spécialisé dans cette filière (l’Ismala) a vu le jour en 2013.
Le Maroc veut encore plus. Dans le cadre du plan d’accélération industrielle 2014-2020, le ministre de l’Industrie a promis de mettre en place des écosystèmes de l’aéronautique. Le principe: regrouper des industriels pour inciter le transfert de technologie et les inciter à signer des contrats de fourniture. En bref, structurer la filière. Au salon du Bourget qui se tient actuellement à Paris le ministre de l’Industrie Moulay Hafid Elalamy l’a promis pour bientôt. « Les premiers (écosystèmes) devraient être signés définitivement ces prochaines semaines », a indiqué le ministre cité par L’Usine nouvelle.
L’ambition est de taille: le Gimas veut doubler la taille du secteur sur les cinq à six années à venir. Mais le Maroc est en concurrence avec ses voisins. L’Algérie s’est dotée l’an dernier d’un consortium pour développer la recherche dans le secteur. Plusieurs entreprises installées au Maroc le sont aussi en Tunisie.
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Si le Maroc attire des investisseurs du secteur aéronautique, cela revient à la stabilité économique dont jouit notre pays et aux efforts des acteurs de la diplomatie économique, notamment, le GIMAS…… Le Maroc n’offre pas encore des avantages fiscaux, les entreprises du secteur déjà installées demandent toujours……..!!