Invité au Forum de la MAP ce mardi 9 juin, Ilyas El Omari s’est exprimé au sujet de l’interdiction de Much Loved, le dernier film de Nabil Ayouch, ainsi que sur la polémique provoquée par la diffusion du concert de Jennifer Lopez sur 2M le 29 juin dernier. « La décision de l’interdiction était précipitée », a déclaré le vice-président du PAM. « Le ministre de la Communication n’a pas le droit d’interdire ou pas un film », a-t-il expliqué, détaillant que « c’était aux institutions compétentes de prendre une décision ». En effet, L’article 8 de la loi n° 20-99 relative à l’organisation de l’industrie cinématographique affirme que « toute exploitation commerciale d’un film cinématographique sur le territoire national ainsi que du matériel publicitaire y afférent est subordonnée à l’obtention d’un visa délivré par le directeur du Centre cinématographique marocain sur décision d’une commission, dite commission de visionnage des films cinématographiques, qui siège audit centre ». Une violation de la loi qui conduit l’ancien membre de la HACA à affirmer que « Mustapha El Khalfi agit comme un tuteur du peuple marocain ».
« Benkirane n’a pas le droit de saisir la HACA comme il l’a fait »
Concernant la diffusion du concert de Jennifer Lopez sur 2M, Ilyas El Omari affirme que « les procédures légales n’ont pas été respectées », sans pour autant citer le texte de loi qui lui donnerait raison. Le vice-président du PAM estime que « Benkirane aurait dû réunir un conseil de gouvernement et tenir compte de l’avis des autres partis qui gouvernent avant de saisir la HACA». Ancien membre de la HACA, Ilyas El Omari a tenu à préciser une nuance : Benkirane ne peut pas porter plainte contre 2M ou exiger des sanctions (« seuls les partis politiques, syndicats et associations ont le droit d’entreprendre cette démarche », ajoute-t-il) mais qu’il demander un avis. C’est d’ailleurs ce qu’a fait le chef du gouvernement, sur demande du ministre de la Communication (comme la lettre de Benkirane le précise).
Des agissements qui peuvent être « dangereux »
Ilyas El Omari a aussi pointé du doigt la loi 77-03 relative à la communication audiovisuelle. « Cette loi parle de ‘bonnes mœurs’, qui représentent un facteur sujet à l’interprétation. Déterminer si une émission respecte les bonnes mœurs ou pas est vague », a-t-il expliqué, rajoutant que « si ce concert ne respectait pas les bonnes mœurs pour les islamistes, pour plusieurs autres personnes, il ne représentait aucun problème ».
Mais le plus grave pour Ilyas El Omari, c’est le fait qu’il « y ait un pouvoir qui dépasse celui des institutions ». Des débordements de la part du PJD qui peuvent s’avérer « dangereux », selon l’ancien membre de la HACA. « Quand on provoque les gens et qu’on les incite à la haine, des choses graves peuvent arriver », a-t-il déclaré. « Il faut se rappeler du 16 mai quand les gens disaient que le PJD avait une responsabilité morale vis-à-vis de ces actes. Nous étions contre le fait de leur faire porter la responsabilité. Ce sont ces lois qui les ont protégés de la dissolution de leur parti qu’ils sont en train d’enfreindre maintenant », a conclu le vice-président du PAM.
Les deux veulent asservir le peuple,l’un en se servant de la religion,l’autre en se servant de la modernité