Al Adl wal Ihsane: «L’avortement est la résultante d’une société défaillante»

Pour Al Adl wal Ihsane, le débat qui se pose actuellement sur la problématique de l’avortement est partiel et n'encadre pas l'origine du phénomène.

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Réunion du mouvement Al Adl Wal Ihsane (photo d'illustration). Crédit: DR

La position d’Al Adl wal Ihsane sur l’avortement est claire : « La vie d’une personne est sacrée, que ce soit un homme, une femme, un fœtus. Toute mesure qui annule ou remet en question ce droit ne doit pas être prise en considération sauf dans des cas exceptionnels qui doivent être soumis au fiqh darourate (des nécessités) (ce fiqh traite de tout ce qui est interdit par la religion et peut être accepté en cas de nécessité, ndlr) », selon un communiqué de l’organisation publié le 18 mai.

La faute à la société défaillante

« Le débat sur l’avortement au Maroc tourne autour des exceptions qui ne représentent que 2% des cas : l’état de la santé de la mère, le viol, l’inceste ou les malformations. Même si nous sommes d’accord sur les trois premiers, celui de la malformation peut être traité dans 90% des cas grâce aux avancées médicales », affirme le communiqué de la jamâa. Et d’ajouter que « le débat sur l’avortement doit porter sur les 98% des cas restants ».

Pour Al Adl wal Ihsane, si la question de l’avortement se pose actuellement, c’est que « les relations hors mariages se sont multipliées à cause d’une société défaillante où la pauvreté, le manque de conscience collective et la commercialisation des drogues règnent ». 

Selon la jamaâ, les problèmes qui urgent « ne concernent pas l’avortement mais plutôt la pauvreté, l’ignorance, l’utilisation indécente de l’image de la femme dans plusieurs domaines qui a rendu celle-ci exposée aux dangers du viol et du harcèlement ».

« Les relations sexuelles hors mariage sont contre-nature »

Abdessamad Erredaa, membre de l’instance générale de l’éducation au sein d’Al Adl wal Ihsane, explique que si « l’État avait pu répartir de manière équitable les richesses, les Marocains, qui sont attachés à leur religion et à leurs traditions, pratiqueront leur sexualité dans le cas du mariage et la question de l’avortement ne se serait même pas posée. Car si les Marocains avaient de quoi fonder des familles, ils ne se seraient pas réfugiés dans les relations hors-mariages ». Celui- ci, qui indique « qu’à la base, les relations hors-mariage sont contre-nature », s’interroge sur les vrais responsables qui sont derrière « cette banalisation des relations sexuelles hors-mariages ».

Ce membre de la jamaâ appelle à une refonte du système éducatif, moral et social afin d’empêcher la normalisation des « relations sexuelles hors mariages, qui sont considérées comme une zina (un pêché) ».

« Non à l’incrimination des mères célibataires »

Sur la question des mères célibataires, Erredaa considère qu’elles représentent un cas exceptionnel dans une réalité ayant besoin d’un traitement global et qu’elles ne doivent pas être condamnées car elles ne sont pas les premières responsables de leur situation.

« Nous ne devons pas incriminer les mères célibataires comme nous ne devons pas rendre ce phénomène naturel. Si nous effectuons un sondage auprès des mères célibataires, nous trouverons que dans la majorité des cas, celles-ci souhaitent avoir une situation familiale stable avec un époux et des enfants », assure-t-il.

Lire aussi : Reportage: ces mères courage qui bravent le conservatisme

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  • CES JUSTICIERS BIENFAISANTS FERAIENT BIEN DE S’OCCUPER DE LEUR F…. ET NOUS LÂCHER LA GRAPPE !
    Charité bien ordonnée commence par soi-même … Dans la Bible on trouve cette sagesse toute simple lorsque saint Paul conseille son ami …

  • Il est intéressant de voir qu’aucune femme -pourtant les principales intéressées de la discussion- n’apparait sur la photo. « Contre-culture » conviendrait davantage que « contre-nature ». Intéressante aussi cette analogie entre la commercialisation des drogues et les relations hors-mariages. Et qu’en est-il du viol de l’époux sur l’épouse ? Ah oui non c’est vrai, ça n’existe pas.