Un langage cru, une réalité poignante, c’est ce que laisse présager cet extrait du film Much loved (Zine li fik) du réalisateur Nabil Ayouch. A l’occasion de la sélection de son film dans la Quinziane des réalisateurs au festival de Cannes, le cinéaste a choisi de dévoiler une scène où l’on voit trois prostituées, dans un taxi, se préparer pour leur soirée.
« Randa, je veux que tu roules du cul », c’est ainsi que s’adresse la « patronne » à une des prostituées sur fond de musique khaliji que le chauffeur de taxi écoute. Ce dernier est choqué par les propos de cette « patronne » qui lui dit qu’une prostituée ne peut pas parler autrement. Des dialogues crus, sans détours et qui sonnent vrais.
Nabil Ayouch a interrogé 256 prostituées avant d’écrire le scénario de ce film. Much Loved retrace l’itinéraire nocturne de quatre prostituées, Randa, Noha, Soukaina et Hlima, ainsi que d’autres demoiselles de nuit qui vivent, à Marrakech, d’amours tarifées. Les chairs se montrent, les corps s’exhibent, l’argent circule aux rythmes des plaisirs et des humiliations subies. Elles sont amies et tiennent à surmonter cette violence.
Attention, certains propos dans cet extrait peuvent choquer.
A un certain point, on ne peut différencier le cinéma de la pornographie, Nabil Ayouche semble « aspirer » à cette dernière.