C’est une première. Dalila Bousta, une pharmacologue de formation effectuant des recherches visant à valoriser le cannabis dans les domaines industriels et pharmaceutiques a obtenu, depuis le mois d’octobre 2014, l’autorisation de transporter du cannabis légalement. Pas question de s’emballer non plus, car cette autorisation ne couvre pas l’usage récréatif de la plante.
Cette autorisation, Dalila Bousta cherche à l’avoir depuis 2006, année où elle a effectué les premières démarches pour obtenir le document lui permettant de poursuivre ses recherches. A cette époque, le débat sur le cannabis était peu avancé et la chercheuse a dû essuyer plusieurs refus de la part des autorités.
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Près de 8 ans de combat
Presque 10 ans plus tard, le débat sur la légalisation du cannabis amorcé au Parlement par le PAM et l’Istiqlal la pousse à revenir à la charge. La pharmacologue, qui travaille à l’Agence nationale pour les plantes aromatiques et médicinales de Taounate (ANPMA), fait sa demande et obtient une autorisation en octobre 2014. Un sésame unique, qui fait de Dalila Bousta la seule personne physique à avoir « cette autorisation officielle pour sa collecte [du cannabis, ndlr], son transport, bien évidemment dans l’objectif d’une valorisation scientifique ».
Mais cette autorisation a des limites. En effet, elle n’est valable que de la région de Taounate, dans les communes rurales de Khlalfa, Oudka et Tafrant. Une limite qui complique le travail de la chercheuse, qui ne peut pas envoyer d’échantillons issus de ses recherches à l’équipe de chercheurs suisses disposant d’un matériel de pointe avec laquelle elle collabore.
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Un signe d’ouverture de l’État ?
Peut-on, tout de même, interpréter l’obtention de cette autorisation comme un fléchissement de la volonté de l’État quant à la légalisation du cannabis ? « On ne peut rien conclure », nous assure Bousta. Pour l’obtention de son autorisation, qui est nominative, Dalila Bousta a bénéficié de l’aide « décisive » du gouverneur de Taounate, qui est ingénieur agronome. L’information n’a pas été médiatisée jusque-là parce que la scientifique ne voyait pas d’intérêt à en parler.
Pas de médiatisation, et pas de contact non plus avec la société civile ou les partis politiques qui travaillent sur cette question, en tout cas pas pour le moment. Notre pharmacologue tente d’abord de trouver « des vertus thérapeutiques et des principes actifs de trois chimiotypes ou chémotypes de cannabis (pakistana, kif et khardala) autres que la fraction psychotrope de la plante (THC) déjà validée et connue au niveau mondial ».
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