Pour les nombreux migrants tentant la traversée clandestine de la Méditerranée, c’est souvent leurs corps sans vie qui s’échouent sur les côtes marocaines. Afin de les identifier, les autorités, les associations et les migrants clandestins collaborent pour identifier les dépouilles afin de pouvoir les inhumer dans de bonnes conditions.
« Les autorités marocaines et les ambassades des pays concernés sont obligées de traiter avec cette société informelle car en général, les migrants savent qui est parti en mer », explique aux Observateurs de France 24 Sédrik, un Camerounais souvent en contact avec les migrants en transit à Tanger dans l’espoir de rejoindre l’Europe.
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Une fois l’identification faite, un des proches ou ami du défunt « passe devant le procureur du roi ». La dépouille est ensuite inhumée soit dans un cimetière musulman soit dans un cimetière catholique selon la confession religieuse du défunt, sur autorisation de la commune. Dans le cas où le corps doit être rapatrié dans son pays d’origine, la décision revient à l’ambassade du pays en question.
L’enterrement catholique coûte plus de 8 000 dirhams
Selon Hicham Rachidi, secrétaire général du Gadem, les corps identifiés sont pris en charge par les proches et amis du défunt. Le Gadem et la ville de Casablanca ainsi que les proches des victimes contribuent financièrement aux enterrements. « Il faut savoir qu’un enterrement catholique coûte environ 800 euros à Casablanca », soit plus de 8 000 dirhams, détaille le responsable associatif.
Pour les défunts de confession musulmane, la prise en charge financière est « moins onéreuse ». Car « il suffit d’une ambulance pour transporter le corps, d’un linceul et de creuser un trou », explique Hicham Rachidi.
Inciter les navires commerciaux à sauver les migrants
Cependant malgré le recours aux migrants clandestins, nombreux sont les corps qui sont impossibles à identifier soit parce que « les corps ont été abimés par la mer », soit parce que « certains migrants ne s’arrêtent pas à Tanger avant de partir en mer et de fait, ne sont pas connus des autres migrants », poursuit Hicham Rachidi. Dans ce cas, les dépouilles sont placées à la morgue en attendant d’être identifiées. « Quand [l’identification] n’aboutit pas, c’est la commune qui prend en charge l’enterrement, qui est fait sous X », précise-t-il.
Dans le souci de réduire ce drame qui touche les migrants, le Gadem veut amener les navires commerciaux à assister les migrants qui sont en danger en mer :
Les navires commerciaux qui prennent le temps de sauver des migrants en mer devraient avoir des bonus par leurs assurances. Il faut les inciter à sauver des personnes en danger. Beaucoup ne font que passer à côté des embarcations.
Le 15 avril dernier, au moins 400 migrants ont disparu dans un naufrage en Méditerranée, selon des survivants débarqués mardi 14 avril dans le sud de l’Italie.
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