Démission du Marocain Jamal Benomar, médiateur de l’ONU au Yémen

L'envoyé spécial pour le Yémen Jamal Benomar a jeté l’éponge : soutenu par l'ONU, il était critiqué par les partisans du président yémenite et leurs alliés du Golfe.

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Crédit : AFP

Le diplomate marocain Jamal Benomar a présenté sa démission à l’ONU après avoir tenté en vain ces derniers mois de trouver une solution au conflit entre les Houthis et le pouvoir yéménite incarné par le président Abd Rabbo Mansour Hadi. Le Marocain s’est acharné à vouloir impliquer toutes les factions dans des discussions politiques, en dépit des gains territoriaux des Houthis et du non-respect des accords de trêve.

Pour l’analyste Abdelwahad Badrakhan, basé à Londres, Jamal Benomar a « échoué dans sa mission », notamment depuis le 21 septembre 2014, date de l’entrée des Houthis dans la capitale Sanaa.« Il n’a pas su évaluer les objectifs des Houthis, contribuant ainsi à une dégradation de la situation aux plans politique et sécuritaire, ce qui a plongé le pays dans une guerre civile et conduit à une intervention régionale », estime l’expert.

Critiqué par l’Arabie saoudite

Le Conseil de sécurité avait pourtant renouvelé mardi 14 avril sa confiance à Jamal Benomar et adopté une résolution sommant les Houthis de quitter le pouvoir et leur imposant un embargo sur les armes. Mais selon des diplomates, le diplomate marocain était vivement critiqué par les partisans de M. Hadi et leurs alliés du Golfe, notamment l’Arabie saoudite.

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Ces pays lui reprochent d’avoir été dupé par les Houthis qui se sont engagés dans des pourparlers tout en poursuivant leur offensive militaire. Les Houthis « ont voulu redessiner la carte politique du Yémen. En un sens, ils ont été encouragés par Benomar et nous étions contre », avait confié un diplomate du Golfe peu après le début de la campagne aérienne au Yémen fin mars.

Les rebelles ont pris le pouvoir à Sanaa avant d’étendre leur influence dans plusieurs régions du pays et d’entreprendre une conquête du sud, forçant le président Hadi, chef de file de la coalition anti-Houthis, à fuir le mois suivant vers l’Arabie saoudite. Selon l’ONU, plus de 730 personnes ont été tuées et plus de 2 000 blessées, dont une majorité de civils, depuis le début de l’escalade du conflit.

Apprécié par Ban Ki-moon

L’ONU a simplement annoncé que  Jamal Benomar avait « manifesté son souhait de changer d’affectation » et qu‘ « un successeur sera nommé en temps voulu ». L’un des noms évoqués est celui de l’actuel chef de la mission de l’ONU pour la lutte contre Ebola, le Mauritanien Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, a indiqué un responsable des Nations unies à l’AFP.

Comme l’a annoncé le porte-parole de l’ONU, le Secrétaire général de l’ONU « a apprécié grandement les efforts inlassables déployés par MBenomar au cours de ces dernières années ». De même, un portrait que lui a consacré l’hebdomadaire Jeune Afrique en 2014 révèle que Ban Ki-moon lui aurait dit : « Tu es ma dernière chance de réussir une mission onusienne ».

Jamal Benomar coordonne les efforts de l’ONU au Yémen depuis avril 2011.

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(Avec AFP)

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