L’enquête fait suite à un communiqué du ministère des Affaires étrangères nigérian diffusé le week-end dernier, indiquant que le président Jonathan avait eu une conversation téléphonique avec le roi Mohammed VI.
Les services du président nigérian ont démenti vendredi que cette conversation ait jamais eu lieu et ont indiqué que M. Jonathan était «choqué, surpris et très embarrassé par la polémique».
Dès dimanche dernier, les autorités marocaines avaient indiqué que Goodluck Jonathan avait souhaité s’entretenir par téléphone le 6 mars avec Mohammed VI, mais que le souverain marocain n’avait «pas jugé opportun d’accéder à cette demande».
«Le président Jonathan a (…) ordonné au ministre des Affaires étrangères Aminu Wali de mener de toute urgence une enquête approfondie sur l’affirmation émanant du ministère qui indiquait que le président avait parlé au roi Mohammed VI», indique vendredi un communiqué de la présidence nigériane. «Le président Jonathan n’a ni parlé avec le roi Mohammed VI, ni dit à quiconque qu’il avait eu une conversation téléphonique avec le monarque marocain», ajoute le document.
Une manoeuvre électorale?
Pour justifier le refus du monarque, le ministère marocain des Affaires étrangères avait évoqué dimanche «le contexte électoral» au Nigeria, en référence à la présidentielle du 28 mars à laquelle concourt M. Jonathan, ainsi que les «positions hostiles» d’Abuja sur le dossier du Sahara.
Goodluck Jonathan «est président depuis cinq ans et n’avait jusque-là effectué aucune demande de contact téléphonique. (…) On ne peut donc trouver qu’une signification à sa démarche: celle de vouloir s’afficher avec un dirigeant d’un pays arabe et musulman» à l’approche des élections, avait expliqué une source diplomatique marocaine. «C’est une question de principe. Nous souhaitions éviter une tentative de récupération politique», notamment vis-à-vis des populations du nord du Nigeria à majorité musulmane, a-t-elle ajouté.
Le ministère des Affaires étrangères marocain avait annoncé mardi le rappel pour «consultations» de son ambassadeur à Abuja.
Les services du président Jonathan ont déclaré vendredi qu’il s’était entretenu avec plusieurs dirigeants africains pour obtenir leur soutien à une candidature nigériane pour gouverner la Banque africaine de développement. Mais, a ajouté la présidence, il doit encore s’entretenir avec le roi Mohammed VI.
Vous devez être enregistré pour commenter. Si vous avez un compte, identifiez-vous
Si vous n'avez pas de compte, cliquez ici pour le créer