Le président Goodluck Jonathan a souhaité s’entretenir par téléphone vendredi 6 mars avec Mohammed VI mais le souverain marocain n’a «pas jugé opportun d’accéder à cette demande». Cette décision «a été officiellement notifiée» le lendemain au diplomate nigérian en poste à Rabat par le ministère des Affaires étrangères. Pour justifier ce refus, le ministère a évoqué dans un communiqué publié dimanche 8 mars «le contexte électoral» au Nigeria, en référence à la présidentielle du 28 mars, ainsi que les «positions hostiles» d’Abuja sur le dossier du Sahara.
Goodluck Jonathan «est président depuis cinq ans et n’avait jusque-là effectué aucune demande de contact téléphonique. (…) On ne peut donc trouver qu’une signification à sa démarche: celle de vouloir s’afficher avec un dirigeant d’un pays arabe et musulman» à l’approche des élections, a expliqué à l’AFP une source diplomatique marocaine. «C’est une question de principe. Nous souhaitions éviter une tentative de récupération politique», notamment vis-à-vis des populations du nord du Nigeria, à majorité musulmane, a-t-elle ajouté.
Le Maroc reproche en outre au Nigeria d’être «à l’avant-garde du bloc hostile» au royaume sur la question du Sahara, a avancé cette source diplomatique. Fin 2013, le Nigeria avait notamment abrité une réunion de soutien à la «cause sahraouie», lors de laquelle le président algérien Abdelaziz Bouteflika avait appelé à la mise en place d’un mécanisme international de surveillance des droits de l’homme au Sahara.
Le Maroc, qui s’oppose vigoureusement à une telle démarche, avait rappelé provisoirement son ambassadeur à Alger pour protester contre ces propos.
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