«Social Talk review», l’appel des entreprises sociales au gouvernement

L'institut Olea a présenté son premier livre, Social Talk review, recueil de débats sur l’entreprise sociale dans le but de faire reconnaître cette forme d'entrepreneuriat au niveau national.

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Social Talk review
Crédit : Yassine Toumi

Social Talk review a été présenté mardi 24 février par l’Olea Institute, spécialiste de l’entreprise sociale. L’ouvrage présente les conclusions du « Social Talk », ensemble de débats organisé en plusieurs sessions en 2014 et regroupant près de 100 experts et 50 institutions nationales et internationales. Un collectif marocain pour le développement et l’entrepreneuriat social et solidaire a même été créé à l’issue de ces débats.

A l’occasion de la présentation du recueil, le président d’Olea Institute, Younes El Jaouhari, a proposé la première définition de l’entreprise sociale au Maroc et a présenté les recommandations du Social Talk review au gouvernement.

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Qu’est ce que l’entreprise sociale ? On y identifie généralement une mission sociale, mais réalisée selon une démarche entrepreneuriale (création de valeurs innovantes) ; les profits sont ainsi reversés à 50% ou plus au projet social et la prise de décision se fait selon une gouvernance participative. « Une entreprise sociale, c’est une entreprise qui va essayer d’avoir un impact direct auprès de populations qui sont dans une plus grande nécessité », explique pour sa part Elmahdi Benabdeljalil, fondateur de Angels Records, une entreprise qui œuvre pour les enfants de l’Atlas, « en plus de l’accompagnement en missions, nous souhaitons aussi aider à la création d’activités génératrices de revenus. Le territoire ‘entreprise’ était ainsi plus approprié pour cette approche ».

Également membre fondateur de El Baraka Angels, qui vient en aide aux populations en situation précaire en milieu urbain et rural, il ne voyait pas l’utilité de construire une autre association : « Angels Records est un label solidaire né grâce à la solidarité de plusieurs artistes, à la volonté d’une petite équipe, et dans la vision d’être humblement un acteur entrepreneurial efficient pour les populations défavorisées en montagne ».

Younes El Jaouhari President d'Olea Institute
Crédit : DR

Aucun statut juridique

« Nous avons un statut d’association, il n’y a rien pour l’instant au Maroc qui permet à l’entreprise sociale d’exister », a déploré Younes El Jaouhari. Selon lui, si le Maroc compte un ministère de l’Artisanat et de l’économie sociale et solidaire et un Office du développement de la coopération, aucune loi, ni statut juridique, n’existe pour les entreprises sociales. « Le contexte juridique et fiscal ne facilite pas notre développement, et nous pousse inexorablement à revoir notre business model et notre approche initiée à la création d’Angels Records », relate Elmahdi Benabdeljalil.

« Le Social Talk est une proposition que nous faisons au gouvernement », a expliqué le président de l’Olea Institute. Le livre comporte dix neuf propositions aux autorités, comprenant l’instauration d’une loi sur les entreprises sociales ainsi qu’une stratégie nationale, le financement de l’Initiative nationale pour le développement humain, la mise en place d’avantages fiscaux pour les revenus destinés aux missions sociales, et le développement d’une formation dès l’école primaire.

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