Education: l’anglais remplacera-t-il le français?

Le Conseil supérieur de l’éducation est en train d’étudier la possibilité de faire de l’anglais une « langue stratégique » d’enseignement.

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Crédit : Rachid Tniouni

La commission permanente des curiccula, programmes, formations et outils didactiques au sein du Conseil supérieur de l’éducation a émis, en fin de semaine dernière, une proposition visant à remplacer le français par l’anglais, qui deviendrait la première langue étrangère d’enseignement. Une proposition adoptée par la majorité des membres de la commission et transmise au Conseil supérieur de l’éducation qui est, en ce moment même, en train d’étudier la question.

« Nous nous sommes concertés au sein de la commission pour adopter l’anglais comme première langue stratégique. Ce choix appuyé par plusieurs personnes a été pris en fonction de l’importance de cette langue actuellement dans le monde », nous confie Noureddine Ayouch, un des membres de cette commission. Toutefois, ce dernier précise que même si cette proposition est entérinée par le Conseil supérieur de l’éducation, « elle implique un changement important, global », qui ne pourrait être appliqué rapidement, mais dont la mise en place interviendrait « à moyen ou long terme ».

« L’hégémonie de la langue française n’a plus aucune justification »

Une autre source au sein de la commission nous a confirmé que c’est Mohamed El Abbadi de la Rabita Mohammedia qui a incité plusieurs membres à adopter cette proposition, en vertu du principe selon lequel « l’hégémonie de la langue française n’a plus aucune justification, puisque l’anglais est la langue la plus utilisée partout dans le monde ».

Le Conseil supérieur de l’éducation doit transmettre son rapport − qui devrait inclure cette proposition − au roi en mars prochain.

Rappelons que pour la première fois à l’occasion de cette année scolaire 2014-2015, une expérience-pilote appelée à être généralisée a vu le lancement des baccalauréats option anglais et espagnol, avec l’enseignement de matières scientifiques dans ces langues. L’année précédente avait vu le lancement du baccalauréat option français. Et en août 2014, le ministre de l’Enseignement supérieur Lahcen Daoudi avait souligné l’importance de la maîtrise de l’anglais pour les étudiants aspirant à intégrer les milieux professionnels et universitaires.

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  • Bravo !!! enfin de la lucidité dans la conduite de l’enseignement au Maroc.

    Le monde entier utilise l’anglais comme langue du Business. Toutes les sociétés dignes de ce nom dans le monde utilisent l’anglais. En France même, ne pas maîtriser l’anglais est un obstacle à l’emploi. Toutes les sociétés du CAC40 utilisent l’anglais comme langue de communication interne, le français est une langue croupion. Pourquoi le Maroc continuerai-t-il à enseigner une langue en perte de vitesse dans son pays d’origine. Toutes les grandes écoles demandent une certification en anglais pour pouvoir bénéficier de leur enseignement et prévoient un diplôme terminal en anglais.

    Du point de vue de l’efficacité des études, les diplômes anglo-saxons sont reconnus dans le monde entier alors que les diplômes français ont une reconnaissance beaucoup plus limitée (généralement Europe et sphère coloniale).

    C’est une véritable décision politique, une marque d’indépendance du Maroc vis à vis de la France. C’est la décision d’un pays libre.
    C’est l’occasion de couper le cordon ombilical avec la France coloniale. La France vivait sur un acquis, se pensant incontournable, elle devra réviser son attitude.

    Notre avenir ne doit pas être attaché à un pays en perdition tant économique, que culturelle et morale et, qui plus est, déteste les musulmans.

    J’espère que les pays voisins et frères suivront le Maroc.

    Bravo encore.