Le Fonds des nations unies pour la population (UNFPA) a présenté le 22 janvier son étude sur la jeunesse dans le monde, Le pouvoir de 1,8 milliard d’ados et de jeunes et la transformation de l’avenir. Le rapport de l’organisation onusienne montre le potentiel de la jeunesse comme créateur de croissance. Pour l’UNFPA, les pouvoirs publics doivent absolument intervenir pour la protéger, en améliorant son accès à l’éducation et à la santé notamment.
Parmi les priorités : l’accès à la santé sexuelle et reproductive. Mais plusieurs obstacles entravent cet accès : sociaux et culturels (normes et inégalités liées au genre), économiques (fracture numérique) et juridiques (comme les mariages de mineurs). Des obstacles que l’on retrouve largement au Maroc.
Une utilisation du préservatif peu répandue
Les jeunes de 10 à 24 ans sont neuf millions au Maroc, soit 27 % de la population totale. Et le taux de natalité chez les jeunes filles est de 32 : sur mille adolescentes de 15 à 19 ans, 32 mettent au monde un enfant. La contraception n’est vraiment pas répandue puisque parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans qui ont déjà eu des rapports sexuels, 37 % n’ont jamais utilisé de préservatif et 44 % juste parfois.
Cette carence conduit bien sûr à des maladies sexuellement transmissibles, mais aussi à des grossesses non désirées. D’ailleurs, 7,9 % des 15-24 ans qui ont eu une expérience sexuelle ont dû faire face à une grossesse non désirée, 70 % d’entre elles avortant, bien que l’acte soit pénalisé par la loi.
Manque d’informations en matière de sexualité
Pour améliorer la santé sexuelle, l’ONU insiste sur l’importance de l’accès à l’information, très mauvais au Maroc. D’après les chiffres de l’organisation onusienne, 15 % de cette même tranche d’âge ne connaissent aucun moyen de contraception, 20 % ne connaissent pas le Sida et 52 % des filles ont même été choquées lors de leurs premières règles. Autre chiffre marquant de l’étude : 35 % des jeunes garçons de 15 à 24 ans ont fréquenté une prostituée.
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La présentation de ce rapport a été l’occasion pour l’UNFPA de signer une convention de partenariat avec le Conseil économique social et environnemental (CESE). Ce partenariat vise à organiser des actions conjointes de recherche et de plaidoyer destinées à promouvoir le développement durable et équitable et à répondre aux défis démographiques tout en assurant la jouissance des droits humains, notamment l’égalité entre les hommes et les femmes et l’accès aux soins et aux services sociaux de base.
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