Chérif et Saïd Kouachi, les deux suspects de l’attentat contre l’hebdomadaire Charlie Hebdo ont été vus jeudi matin dans le nord de la France alors qu’ils étaient à bord d’une voiture Clio grise et porteurs d’armes de guerre, annonce l’agence AFP qui cite des sources proches de l’enquête.
Les deux attaquants présumés ont été identifiés quelques heures après la tuerie au siège de Charlie Hebdo mercredi 7 janvier à Paris grâce à une carte d’identité, retrouvée dans une voiture qu’ils ont utilisée pour fuir, puis abandonnée.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, la police a diffusé les photos des deux frères Kouachi, Chérif (32 ans) et Saïd 34 ans. Cette même nuit, sept personnes issues de leur entourage ont été placées en garde à vue après avoir été interpellées. Leur complice présumé, Hamyd Mourad, 18 ans, s’est rendu à la police à Charleville-Mézières, dans le nord-est de la France, « après avoir vu que son nom circulait sur les réseaux sociaux », a indiqué à l’AFP une source proche du dossier.
Mais le profil islamiste de ce dernier, Hamyd Mourad, est cependant mis en doute jeudi par des témoignages de voisins et de camarades de classe, assurant qu’il était « au lycée toute la matinée » mercredi et n’avait « rien à voir avec les fondamentalistes » musulmans.
Chérif Kouachi : la radicalisation d’un jeune de banlieue
Les frères Kouachi, nés à Paris et de nationalité française, sont en revanche bien connus des services antiterroristes français. Ils sont orphelins de leurs parents originaires d’Algérie, et Chérif Kouachi, le plus jeune, a notamment un passé de petit délinquant avant de se radicaliser au début des années 2000.
D’ailleurs, il apparaît dans une émission de la chaîne de télévision France 3, Pièces à conviction, tournée en 2005. Le reportage montre un jeune qui tombe dans l’extrémisme musulman en quelques mois, au contact d’un « émir », Farid Benyettou. Celui-ci pilotait « la filière des Buttes-Chaumont », réseau qui envoyait des jihadistes rejoindre les rangs de la branche irakienne d’Al-Qaïda.
Dans son témoignage, le jeune homme explique ainsi que « Farid m’a dit que les textes donnaient des preuves de bienfaits des attentats-suicides. C’est écrit dans les textes que c’est bien de mourir en martyr ». Selon le magazine d’investigation, Chérif Kouachi se prépare alors pour la guerre et rencontre notamment, brièvement, un « spécialiste des armes qui lui enseigne le maniement d’une kalachnikov ».
Une condamnation en 2008
Très vite, Chérif Kouachi est arrêté, en compagnie de son « émir ». En 2008, il est condamné à trois ans de prison, dont 18 mois avec sursis, pour avoir participé à une filière d’envoi de combattants pour Al-Qaïda en Irak. Saïd avait été interpellé avec son frère, mais a finalement été remis en liberté après sa garde à vue.
Pourtant, dans le reportage, un éducateur social explique que Kouachi sait qu’il s’est fait « rouler dans la farine » par son maître, et qu’il a pris conscience de son embrigadement. Son avocat de l’époque, contacté par plusieurs journaux français, estime qu’il s’est à nouveau radicalisé en prison.
Le Premier ministre français Manuel Valls a concédé jeudi que les frères Kouachi « étaient connus des services » antiterroristes et, pour cette raison, « sans doute suivis » mais, a-t-il déclaré, « il n’y a pas de risque zéro, c’est terrible à dire« .
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L’attaque contre Charlie Hebdo a fait 12 morts, dont deux policiers, et 11 blessés. Elle a décimé la rédaction de l’hebdomadaire satirique, qui a perdu cinq de ses dessinateurs vedettes, dont les caricaturistes Charb, Cabu, Tignous et Wolinski, très connus en France.
Selon le récit d’un rescapé à la police, les tueurs ont fait irruption mercredi en fin de matinée au siège de Charlie Hebdo, tirant en rafales sur les journalistes réunis en conférence de rédaction aux cris de « Nous avons vengé le Prophète ! » et « Allah Akbar ! « .
Avec agences
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