L’Observatoire marocain des violences à l’égard des femmes nommé « Ouyoune nissaiya » a publié son rapport annuel sur l’état de la violence faite aux femmes au Maroc en 2013. L’observatoire qui regroupe une dizaine d’associations a, en effet, recensé environ 39 525 actes de violence dont ont été victimes 4 940 femmes, soit en moyenne 8 actes de violence contre chaque femme.
Comparé à l’année 2012 où l’observatoire avait fait état d’environ 59 000 cas de violence, les actes de violence à l’égard des femmes sont en baisse. Cependant, cette tendance s’explique par la baisse du nombre des centres d’écoute mis en place par les différentes associations dans plusieurs villes du royaume. « Les centres d’écoute sont passés de 10 à 7 par manque de moyens matériels et financiers», nous explique Najat Razi, présidente de l’Association marocaine des droits de la femme (AMDF) et de l’Observatoire.
Plus de 2000 femmes battues
La responsable a également tenu à préciser que « le degré de la violence dont les femmes sont victimes a augmenté par rapport à 2012». « Les femmes qui décèdent ou qui perdent leur grossesse après avoir été violentées sont de plus en plus nombreuses », nous explique Najat Razi.
En témoigne les chiffres sur les victimes de violences qui ont perdu la vie. Elles étaient de 6 victimes en 2012 contre 10 en 2013. Six d’entre elles ont été victimes de meurtre commis par leurs conjoints ou partenaires alors que 4 d’entre elles se sont de suicidées. De même, l’Observatoire a recensé 44 cas d’avortement suites à des actes de violences.
Toujours selon le document, plus de 2 800 femmes ont subi des violences verbales (insultes injures) alors que plus de 2000 ont été battues. De même plus de 1000 cas de viols ont été déclarés dans les centres d’écoute alors que 38 femmes ont été brûlées par leur partenaire et 22, ligotées et torturées.
Gratuité des services de prise en charge des victimes
Le rapport dénonce l’absence de volonté en matière de lutte contre la violence faite aux femmes. Selon le document, à l’ exception de l’annulation de l article 475 du code pénal ; aucun progrès n’a été constaté au niveau des réformes législatives et institutionnelles concernant la lutte contre la violence de genre. Un fléau que l’observatoire juge dangereux et qui gagne en ampleur, en l’absence de mesures adéquates. Dans ce cadre, l’Observatoire a émis des recommandations.
Le groupement demande à l’Etat de considérer la violence à l’encontre des femmes comme une affaire publique conformément à la Constitution, aux conventions et résolutions internationales.Il souhaite voir l’autorité garantir la gratuité des services de prise en charge des femmes victimes de violence dans les institutions publiques.
De même, les associations recommandent à l’Etat de mettre en place des centres d’hébergements pour les femmes victimes de violence mais aussi d’assurer l’accompagnement et l’assistance judiciaire.
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