L’Etat menace de retirer son statut d’utilité publique à l’AMDH

Le ministère de l’Intérieur accuse l’AMDH de « porter atteinte à l’intégrité territoriale du royaume » et menace de lui retirer son statut d’utilité publique.

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Le président de l'AMDH, Ahmed El Haij
Le président de l'AMDH, Ahmed El Haij. Crédit : DR

La tension monte entre l’Association marocaine des droits humains (AMDH) et l’Etat. L’organisme vient d’annoncer dans un communiqué qu’il a reçu le 17 décembre une lettre d’avertissement de la part du wali de Rabat, menaçant de lui ôter son statut d’association d’utilité publique et l’accusant d’ « atteinte à l’ordre public » . Une menace qui se base sur « des faits non vérifiables » dans le but de « porter préjudice » à l’AMDH, selon le communiqué de cette dernière.

Toujours d’après l’AMDH,  le représentant de l’Etat accuse l’association -dans son courrier- d’ « être au service de personnes inconnues qui visent à instrumentaliser l’opinion publique ».

Une relation qui s’est tendue cet été

Les relations entre le pouvoir et l’AMDH se sont considérablement dégradées depuis quelques mois : le ministère de l’Intérieur a interdit plusieurs rassemblements de l’organisation, qui a en réaction décidé de boycotter le Forum mondial des droits de l’Homme organisé à Marrakech en novembre.

Tout a commencé le 15 juillet, lorsque le ministre de l’Intérieur Mohamed Hassad a souligné que certaines associations, « sous prétexte de travailler pour les droits de l’Homme », auraient en réalité un agenda extérieur servant d’autres intérêts. Toujours selon le ministre, les agissements de ces associations auraient pour but « d’affaiblir les forces de sécurité marocaines ».

Le statut d’utilité publique, qui facilite notamment les collectes de dons, a été accordé à l’AMDH en 2000. C’est le chef du gouvernement qui est habilité à octroyer ce titre, après enquête du gouverneur et sur avis du Secrétariat général du gouvernement. L’article 9 du dahir régissant ce statut stipule que « la reconnaissance de l’utilité publique peut être retirée en cas de non-respect par l’association de ses obligations légales ou statutaires après l’avoir avertie de régulariser sa situation comptable dans un délai de trois mois ».

En revanche, le texte ne précise pas qui est habilité à décider le retrait du statut.

 

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  • « …auraient en réalité un agenda extérieur servant d’autres intérêts »..
    mais c’est une chose très grave! si c’est vraiment le cas, il faut vite les mettre en prison!!

    parce qu’il s’agirait de quel autre « intérêt »?? évidement, l’algérie!!
    mais alors, l’AMDH travaillerais pour le voisin « ennemi », plus précisément, le DRS, et on les laisse en liberté dans la nature??? mais il faut agir mr Hassad, et vite, c’est votre devoir, autrement vous serez accusé de complicité avec le DRS, sinon au minimum, de « laisser aller » ou de faillir a vos obligations!!

    avoir un « agenda extérieur » équivaut à « trahison », donc un « crime », ce qui est sévèrement puni par la loi, alors que ce n’est pas le cas d’un simple « retrait de statut », qui ne fait en fait que compliquer la vie a qui on a retiré le statut, (d’ailleurs, ça ne devrait pas atteindre qui « travaille pour l’étranger », puisque celui là est déjà financé par l’étranger..).

    alors, ou bien, vite arrêter « ces ennemis de la nation », si cela s’avère, ou bien, le but de tout ce bruit ne sert qu’a compliquer la vie a cette association! dans ce cas, c’est vous ministre de l’intérieur qui portez une atteinte grave, avec cette « accusation » mensongère, ce qui est puni par la loi,..

    mais vous, bien sur vous ne serez jamais puni…c’est le règne de l’impunité ici!