Démantèlement d’une cellule terroriste spécialisée dans le recrutement de Marocaines

La Brigade nationale de la police judiciaire a démantelé mardi 16 décembre une cellule terroriste qui embrigadait des femmes pour en faire des kamikazes ou des épouses de combattants de Daech.

Par

Crédit: AFP.

Les deux têtes d’une cellule terroriste qui travaillaient pour l’Etat islamique ont été arrêtées par la BNPJ à Fnideq, annonce un communiqué du ministère de l’Intérieur. Au même moment, les services de sécurité espagnols ont interpelé cinq de leurs complices à Sebta, Melilia et Barcelone. Au Maroc, les accusés seront déférés devant la justice mais « après achèvement de l’enquête », selon l’Intérieur.

Cette cellule avait pour particularité de recruter « des femmes volontaires de nationalité maroco-espagnole pour rallier les rangs de l’organisation de l’État islamique en Syrie et en Irak », précise le communiqué. L’enquête menée par les autorités a révélé que des réunions secrètes se tenaient dans un domicile (sans donner plus de précisions sur sa situation), et c’est durant ces rendez-vous que des femmes ont fait l’objet « d’endoctrinement jihadiste de la part des chefs ». Une fois recrutées, « elles devaient être utilisées dans des attentats-suicide ou mariées à des combattants de cette organisation terroriste », précise l’Intérieur.

Une centaine d’Espagnols auraient rejoint les rangs de « milices jihadistes » en Irak ou en Syrie, selon l’ambassadeur d’Espagne en Irak, José Maria Ferre de la Pena. Ce chiffre est relativement faible par rapport aux centaines de jihadistes français, britanniques ou allemands impliqués.

Mais le phénomène n’en inquiète pas moins Madrid, d’autant qu’il concerne de près ses enclaves au Maroc, Sebta et Melilia, d’où sont issus la plupart des jihadistes espagnols. En août, une adolescente de 14 ans avait ainsi été interpelée à Sebta. « Nous avons eu 15 plaintes déposées pour disparition par des familles à Sebta, parmi les disparus, deux femmes dont une mineure, et six Marocains », a déclaré récemment à l’AFP le porte-parole de la préfecture de l’enclave, Roberto Franca.

Le Maroc aussi ne masque pas son inquiétude face au phénomène jihadiste alors que plus de 2 000 Marocains, en comptant les binationaux, ont rejoint des groupes comme l’EI.

Des représentants d’une quarantaine de pays sont, à ce titre, réunis actuellement à Marrakech  pour débattre d’une série de « bonnes pratiques » destinées à mieux lutter contre cette « menace grandissante », dans le cadre d’un groupe de travail co-présidé par le Maroc et les Pays-Bas.

Avec agences

Rejoignez la communauté TelQuel
Vous devez être enregistré pour commenter. Si vous avez un compte, identifiez-vous

Si vous n'avez pas de compte, cliquez ici pour le créer