Des inscriptions faisant l’apologie de l’État islamique et le dessin d’un drapeau du groupe terroriste ont été découverts sur un des murs du quartier Hay Ahrik de Martil, mercredi 3 décembre, rapporte le quotidien  arabophone Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du jeudi 4 décembre. Les autorités de la petite ville située non loin de Tétouan ont immédiatement réagi en effaçant les graffitis et en ouvrant une enquête afin de pouvoir identifier le ou les auteurs.

Des faits confirmés à  Telquel.ma par Mohamed Benaïssa, le directeur de l’Observatoire du Nord des droits de l’Homme (Onerdh), association basée à Tétouan qui a récemment conduit une enquête sur les jeunes jihadistes issus de la région. D’après lui, les premiers éléments de l’enquête menée par les autorités ont révélé qu’il s’agit « d’un acte isolé et inconscient » et qu’« il n’y a aucune organisation qui se cache derrière cet acte ». Pour le moment, aucune arrestation n’a été rapportée.

74 % des Marocains jihadistes viennent de la région

Le directeur de l’Onerdh a également révélé que les graffitis ont été réalisés dans un quartier « marginal et défavorisé » d’où sont originaires plusieurs Marocains partis combattre dans les rangs de l’État islamique.

Selon l’enquête de l’Onerdh sur « les caractéristiques socio-démographiques des jeunes combattants marocains en Syrie et en Irak, originaires du Nord du Maroc », environ un tiers des 1 500 Marocains ayant décidé de combattre en Irak et en Syrie viennent du nord du Maroc. 67 % d’entre eux sont âgés de moins de 25 ans et les trois quarts des combattants interrogés par l’Observatoire sont issus de classes sociales défavorisées et habitent dans les quartiers pauvres de Fnideq, Martil et Tétouan. Seuls 23 % des jihadistes sont issus de la classe moyenne.