150 hommes d’affaires et huit ministres ont rencontré leurs homologues chinois à Pékin, le 28 novembre. Une trentaine de conventions entre entreprises privées ont été signées, dans le domaine bancaire principalement. Mais l’ensemble des secteurs était représenté : tourisme, agriculture, transport, industrie…
Comme la présidente de la CGEM Meriem Bensalah l’a expliqué, le Maroc veut passer du « made in China » au « made by China in Morocco ». Autrement dit, le commerce entre les deux pays, largement favorable à la Chine, doit, si ce n’est laisser place, au moins être complété par des investissements chinois au Maroc. « Pour le moment les relations avec la Chine se limitent au commerce mais elle investit peu. C’est un des rares pays au monde à avoir un excédent commercial, il est de 256 milliards de dollars, c’est-à-dire quatre fois le PIB du Maroc ! », nous explique Fadel Agoumi, délégué général de la CGEM. Sur les 11 milliards que la Chine a investis en Afrique en 2014, seuls 160 millions ont été captés par le Maroc.
Pourtant, pour Fadel Agoumi, le Maroc a plusieurs atouts à faire valoir aux Chinois : de grands plans sectoriels nécessitant des investissements (Maroc vert, Plan d’accélération industrielle etc.) et des accords de libre échange. « Nous sommes un hub, avec nos trente-cinq accords de libre échange, nous représentons un territoire d’un milliard d’habitants. Si un Chinois vient investir, il peut exporter vers l’Europe », vante Fadel Agoumi.
Attirer les touristes chinois
Les professionnels du tourisme aimeraient aussi attirer plus de voyageurs chinois, la Chine est en effet le premier émetteur de touristes au monde, avec 100 millions de personnes par an. Le ministre de l’Equipement, du Transport et de la Logistique, Aziz Rabbah a annoncé l’ouverture d’une ligne aérienne entre Rabat et Pékin l’année prochaine.
Aussi, le ministère des Affaires étrangères souhaite faciliter l’obtention des visas pour les touristes chinois. « Pour aller en France, ils peuvent le faire en moins de 48 heures; en Tunisie, les groupes de touristes chinois obtiennent leur visa à l’aéroport », compare Abderrafih Zouitene, directeur général de l’Office national marocain du tourisme (ONMT). Simplifier les procédures est une « condition sinequanone » d’après lui. Pour se faire, une source proche du dossier nous explique que l’Etat pense à délivrer des visas aux touristes chinois à l’aéroport, pour leur simplifier les procédures.
Dans le domaine touristique aussi le Maroc mise sur la collaboration avec les pays étrangers pour attirer : « Le touriste chinois n’est pas monodéstination, il voyage pendant 10 à 15 jours et visite deux ou trois pays », nous précise Abderrafih Zouitene. L’ONMT collabore donc avec son homologue français, Atout France, pour proposer un « produit combiné ». Le président de l’Office nous explique que la campagne de communication pour promouvoir le Maroc en Chine, qui sera diffusée à Pékin et Shanghai, s’aidera de l’Office de tourisme de Pékin, mais aussi des compagnies aériennes du Moyen Orient qui desservent quotidiennement Casablanca, comme Etihad et Emirates.
Pour rappel, cette rencontre a été organisée par le ministère des Affaires étrangères et la CGEM, à l’occasion de la visite de Mohamed VI, qui a finalement été annulée à cause de l’état de santé du roi.
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