Au Maroc, 158 400 personnes sont concernées par l’esclavage moderne, d’après les estimations du Global slavery index réalisées par l’ONG australienne Walk free foundation publiées le 13 novembre. En prenant en compte le nombre de victimes, le taux de vulnérabilité et les réponses des autorités, le pays se trouve à la 55ème place du classement (proportionnellement au nombre d’habitants).
Le rapport pointe du doigt le manque de politique publique adéquate pour lutter contre l’esclavage moderne : « La faiblesse des services d’assistance marocains aux victimes et la législation reflètent l’absence de tout support social ou légal pour les victimes de trafic humain, une population actuellement ignorée qui dans la politique publique est regroupée avec les migrants irréguliers.» En matière de réponse gouvernementale, Le Maroc est donc classé 156ème sur 167 Etats. Il reçoit la note C qui témoigne « d’une faiblesse du système judiciaire » et même de la présence de « pratiques et politiques qui favorisent l’esclavage ».
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Au niveau de la région, le Maroc se situe à la moitié du classement. Si le Qatar ou la Syrie comptent plus d’1 % de leur population victime d’esclavage, le Maroc est moins bien classé que l’Iran, la Libye, la Tunisie ou encore l’Arabie saoudite.
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Le rapport explique que le Moyen-Orient est une destination pour des hommes et des femmes venues d’Asie et d’Afrique sub-sharienne qui se rendent dans la région en espérant être bien payés mais qu’un nombre important de travailleurs migrants sont forcés à payer des frais de recrutement à des intermédiaires, se voient confisquer illégalement leurs documents d’identité et sont victimes d’abus physiques, psychologiques et sexuels sur leur lieu de travail.
Au total, le rapport estime à près de 36 millions le nombre de personnes victimes d’esclavage dans le monde. 61 % d’entre elles se trouvent en Inde, en Chine, au Pakistan, au Pakistan, en Ouzbékistan et en Russie.
A noter que cette ONG emploie une définition de l’esclavage qui n’englobe pas seulement le travail forcé mais aussi les mariages forcés.
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