Plus de 35 000 mariages précoces par an

Des ONG lancent un plaidoyer contre le mariage précoce et demandent un changement de législation.

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Mohamed Oulkhouir relève que les mariages de mineures sont plus fréquents qu’à l’époque ou l’âge légal du mariage des femmes n’était pas de 18 ans. Crédit: Jean-Louis Potier

Les mariages de mineurs sont encore fréquents : le ministère de la Justice en a recensés 35 152 en 2013, soit 11 % du total des mariages. Ces chiffres doivent être encore bien en deçà de la réalité puisqu’ils ne se basent que sur les actes de mariage, déclarés donc.

Le terme de mariage précoce est utilisé pour désigner les unions entre mineurs. Les ONG utilisent également l’expression de mariages forcés, étant donné que les enfants ne sont pas en capacité de consentir à l’union. Ils concernent principalement les filles, âgées de 16 et 17 ans.

« Ma mère m’a imposé de me marier en utilisant la force, la violence et la magie. Si elle m’avait donné le choix, je ne l’aurais jamais épousé. J’ai vécu dans ce foyer que je détestais. Je n’avais pas le choix. Quand nous avions une relation sexuelle, je fermais les yeux », explique par exemple Rachida, mariée à 17 ans, citée par l’Institution nationale de solidarité avec les femmes (Insaf), à l’origine du plaidoyer.

Des mariages avalisés par les juges

Ces mariages concernent surtout les milieux défavorisés. Plus de 90 % de ces mariés n’ont pas d’activité professionnelle et 54 % résident en milieu rural. Dans son plaidoyer, l’Insaf énumère les dégâts de ces unions, qui empêchent notamment la scolarisation ou la formation de ces filles, incapables d’obtenir leur autonomie par la suite. Ces jeunes filles, souvent mères-enfants, sont incapables de prendre en charge correctement leurs enfants, le phénomène a donc aussi des incidences sur la génération suivante. Les filles concernées sont également plus sujettes aux veuvages précoces, à la violence conjugale et à celle de la belle-mère.

Pour les associations, la législation doit être changée. En effet, si l’article 19 du code pénal fixe l’âge matrimonial minimum à 18 ans, l’article 20 place les mariages de personnes mineures sous la discrétion du juge. Il peut ainsi autoriser ces mariages lorsque « l’intérêt  et les motifs » les justifient. Or, en 2013, les juges ont accepté 85 % des demandes qui leur étaient adressées. Les ONG pointent également du doigt l’article 16 du code pénal permettant l’authentification a posteriori d’un mariage qui n’a pas été officialisé.

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  • Tant que la société marocaine ne s’éduque pas convenablement, c’est à dire rendre la scolarité obligatoire jusqu’à 16 ou 18 ans comme dans les pays développés, ce genre de mariage des femmes mineures existera. le fait d’avoir des filles à la maison sans aller à l’école où le coût de la vie augmente avec le nombre de bouches à nourrir dans une famille, les parents n’auront pas d’autre choix que de laisser partir leurs filles mineures sous-prétexte qu’elles doivent fonder leur foyer.
    la responsabilité incombe aussi à ces mecs « pervers » de se marier avec « un enfant ».
    comment voulez-vous une gamine de 15-16 ans éduque les enfants et en même temps s’occuper de son foyer?
    la solution passe par :
    1. construire des écoles spéciales pour lutter contre l’analphabétisation.
    2. indemniser les parents qui acceptent d’envoyer leurs filles aux internats pour poursuivre les études secondaires.
    3. interdiction pure et simple de mariage des mineurs.
    4. arrêter de construire des mosquées flambantes neuves et construire à la place des écoles accueillante avec des espaces verts y compris le logement pour les instituteurs dans le milieu rural.

  • Même si
    les droits et obligations inscrits dans des lois
    ne suffisent pas à eux seuls pour changer à
    court terme les attitudes. Mais
    a part l’aspect économique l’évolution est un long et douloureux processus : « Dieu ne modifie pas le sort d’un peuple ou d’un individu tant que celui-ci n’a pas changé ce qui est en lui-même ». Nous sommes sur le
    bon chemin