Le groupe automobile français PSA Peugeot Citroën vient de confier une partie de sa recherche et développement (R&D) à Altran, qui mènera ces activités dans un centre implanté à Casablanca. Pour l’agence Reuters, qui révèle l’information, PSA prépare son retour au Maroc (il y était présent via la Somaca) : « Le constructeur automobile réfléchit toujours à un projet d’usine à bas coût au Maroc, selon trois sources au fait de la stratégie PSA ».
Du côté de l’entreprise, on dément toute volonté de délocalisation : « Un investissement au Maroc n’est pas à l’ordre du jour » affirme-t-elle au journal Le Monde. Aux Echos, elle parle d’un contrat « comme il en existe des dizaines ». Même les syndicats ne semblent pas s’inquiéter de cette activité de R&D au Maroc. Interrogée par Le Monde, Anne Valleron, responsable syndicale, parle même d’une « bonne nouvelle ». Elle rappelle que PSA s’est engagé à conserver au moins 75 % de ses activités de R&D en France et à limiter sa sous-traitance à 20 % de ses activités d’ici 2016.
Le Maroc en projet mais mis de côté au profit de la Chine
D’après Reuters, cette installation au Maroc est non négligeable puisque Altran pourrait employer jusqu’à 1 500 ingénieurs pour PSA d’ici deux ans. Mais Altran, dont le centre de Casablanca travaille déjà pour d’autres sociétés, modère largement : « Au global, pour l’ensemble de nos clients, nous prévoyons d’embaucher 500 salariés dans les cinq ans ». Pour un ingénieur, les coûts salariaux sont quatre fois plus importants en France qu’au Maroc.
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Toujours d’après les sources non nommées de Reuters, le patron de PSA Carlos Tavares pense encore à ouvrir une usine low cost au Maroc mais le projet a été mis au second plan pour donner la priorité à la Chine.
La délocalisation d’entreprises françaises vers des pays à plus bas coût est un sujet très sensible. PSA est d’autant plus surveillé qu’il a licencié des centaines de salariés l’année dernière et que l’Etat français détient 14 % de son capital. Renault est dans le même cas, mais cela n’a pas empêché la marque de transférer une partie de sa production vers des pays moins chers, comme le Maroc.
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