« Ils nous ont confirmé leur arrivée au Sénégal hier matin », nous assure Stéphane Julinet du Groupe antiraciste d’accompagnement et de défense des étrangers et migrants (Gadem), en contact avec un groupe de migrants expulsés du territoire marocain le 15 septembre. Ces derniers jours, plusieurs groupes de Subsahariens ont été arrêtés par les autorités de Tanger. « Ils semblent avoir été interceptés sur la côte alors qu’ils voulaient se mettre à l’eau pour traverser le détroit », précise Stéphane Julinet. Plusieurs versions se sont multipliées ces dernières heures, la confusion est facile tant les informations sont difficiles à recueillir, nous assure l’association.
Un premier groupe de 18 personnes, composé principalement de Sénégalais, a d’abord été arrêté. Ils ont été conduits jusqu’à Casablanca, assure Stéphane Julinet :
Il n’y a eu aucune procédure, ils ne sont pas passés par la case tribunal avant le transfert.
Depuis l’aéroport de Casablanca, une partie du groupe a été contrainte de s’envoler pour le Sénégal le 15 septembre. Son arrivée a été confirmée par l’un des migrants. L’autre partie aurait été mise dans l’avion de force le 16 septembre au soir. Ces personnes n’ont pas encore fait signe de leur arrivée à Dakar.
Par ailleurs, ce même 16 septembre, un autre groupe composé essentiellement de ressortissants sénégalais et camerounais aurait aussi été intercepté à Tanger. Ces personnes auraient comparu devant la justice. Mais d’après le Gadem, la procédure reste irrégulière puisqu’ils ont été jugés sans avocat ni interprète.
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Alors que leur bus partait de Tanger pour Casablanca, le préfet a annoncé la suspension de cette peine. D’après Stéphane Julinet, cette décision serait le seul fait de la pression de la Commission régionale des droits de l’Homme (CRDH) de Tanger. Les migrants seraient actuellement détenus au commissariat de Tanger.
Il y a une dizaine de jours, six migrants avaient été relâchés sous la pression du milieu associatif et de la société civile, mobilisés dans le sillage du décès de Charles Ndour.
et qui va payer le billet de retour?