Présenté en août comme radié du corps de la magistrature par la presse, le juge Mohamed Anbar a été empêché d’accéder au tribunal puis mis en garde à vue pendant près de 12 heures. L’intéressé dit être la victime d’ « instructions émanant d’un haut-responsable des services secrets » lui reprochant ses positions concernant la suspension de la coopération judiciaire et la torture au Maroc. Le magistrat critiquait la décision officielle de suspendre la coopération judiciaire entre la France et le Maroc.
Un juge dans un fourgon de police
En août dernier, des rumeurs avaient circulé concernant la radiation du juge Anbar, ce que l’intéressé nous avait vivement démenti. « Je suis rentré normalement le 1er septembre, date de la fin de mon congé », nous explique M. Anbar. Pour rajouter « j’ai également distribué gratuitement et comme d’habitude le mémorandum du Club des magistrats concernant le statut des juges ». Le mercredi 10 septembre, l’étau se resserre davantage pour Anbar. « Alors que je stationnais, des éléments de la sécurité sont venus vers moi pour me signifier ma radiation. Je leur ai expliqué les procédures disposent qu’il y ait publication par dahir », nous rapporte Mohamed Anbar. Quelques minutes après, Mohamed Anbar, vice-président du Club des Magistrats a tenu un sit-in dans la cour du tribunal pour dénoncer cette décision. « Des policiers sont tout de suite venus pour m’emmener dans leur fourgon au commissariat le plus proche », déplore Mohamed Anbar. Cette version des faits a été confirmée à Telquel.ma par d’autres juges, dont Abdellatif Chentouf. « Le club des Magistrats tiendra prochainement une réunion d’urgence pour statuer sur cette affaire », nous assure-t-il. Ce dernier ne va pas jusqu’à accuser la DGST, il estime que cette «décision émane de la Cour de Cassation».
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Pour quelle raison Mr Anbar ne se contente-il pas de faire son travail de juge au lieu d’aller critiquer une décision par laquelle le Maroc entendait simplement rappeler à la France socialiste qu’une coopération entre nos deux pays en général et en matière judiciaire ,tout particulièrement, exige le strict respect des dispositions de ces accords passés dans le cadre du droit international qui ne reconnaît ni suzerain ni vassal…