Le 2 septembre, le ministère des Affaires étrangères annonçait l’arrivée du président égyptien Abdelfattah Al Sissi au Maroc, prévue pour le 21 septembre. Présentée comme un « voyage d’affaires », la visite est, selon un communiqué du ministère de Salaheddine Mezouar, « l’occasion de consolider les relations privilégiées liant les deux pays ».
Des relations qui n’ont pas toujours été au beau fixe entre les gouvernements marocain et égyptien. Pour cause, les islamistes marocains du PJD, actuellement à la tête du gouvernement, ne reconnaissent aucun autre pouvoir en Égypte que celui des Frères musulmans. Plus que cela, les PJDistes n’ont eu cesse de dénoncer le « coup d’État » orchestré par les militaires de Sissi. Une opération qui l’a hissé au poste de président.
Un PJD boudeur
En mars dernier, le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, qui représentait le souverain au 25e sommet de la Ligue arabe au Koweït, avait quitté la salle quand l’ex-président égyptien Adly Mansour, installé par les militaires, devait prendre la parole. Cette manifestation d’hostilité du PJD envers le régime d’Al Sissi avait succédé à la participation conjointe du PJD et d’Al Adl Wal Ihssane à une manifestation dénonçant la répression sanglante des Frères musulmans en Égypte en août 2013 ; les deux formations y étaient même en première ligne. Le PJD n’a jamais normalisé ses relations avec le régime égyptien actuel. Le 26 juin dernier, les ministres du PJD avaient boycotté une réception organisée à l’ambassade d’Égypte à Rabat.
Aftati : « Nous garderons notre position officielle »
Si les dirigeants du PJD sont décidés à prendre leurs distances vis-à-vis du pouvoir égyptien, ce n’est pas le cas du chef de l’État, Mohammed VI, qui, protocole oblige, avait félicité Abdelfattah Al Sissi à l’occasion de son élection en tant que président. Dans une longue lettre, le souverain affirmait sa conviction que « les qualités d’homme d’État chevronné et de leader avisé » aideront Al Sissi à « renforcer l’État de droit et des institutions ».
Abdelaziz Aftati, député du PJD, juge ces relations parfaitement normales. « Les relations historiques entre deux États, l’Égypte et le Maroc, ne peuvent être influencées par les affaires internes de deux pays », nous explique-t-il. Avant de nuancer : « Mais le PJD garde tout de même sa position officielle concernant l’Égypte ». Par ailleurs, le parlement a tenu à insister sur le rôle qu’aura à jouer le Maroc en aidant les Égyptiens à se réconcilier.
Il reste que le 21 septembre prochain, ce sont tous les ministres PJD qui seront obligés de se plier au protocole et d’accueillir, comme il est de coutume, Al Sissi, en sa qualité de chef d’État d’un pays étranger.
Inadmissible, ce gars est un criminel de guerre !!!