Réforme des retraites : la hache de guerre est déterrée

La réforme des retraites est le premier gros dossier sur lequel s'affrontent cette rentrée les syndicats et le gouvernement. L'UMT ouvre le bal en critiquant la méthodologie du gouvernement.

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Les pistes de réforme des retraites opposent Miloudi Moukharik (à d.) et Abdelilah Benkirane. Crédit: Yassine Toumi
Miloudi Moukharik et Abdelilah Benkirane. Crédit: Yassine Toumi

La réforme des retraites est loin de faire l’unanimité entre le gouvernement et les centrales syndicales. Cette fois, c’est l’Union marocaine du travail (UMT) qui monte au front, en adressant un mémorandum au Conseil économique, social et environnemental (CESE), pour réclamer qu’il recommande la remise du projet gouvernemental sur la table des négociations.

La centrale dirigée par Miloudi Moukharik en profite aussi pour protester contre la saisine de « manière unilatérale » du CESE par l’équipe Benkirane. L’UMT reproche à l’exécutif d’avoir envoyé son projet de réforme des retraites sans avoir achevé les discussions avec les syndicats.

Au-delà des polémiques politiciennes, le coup de gueule de l’UMT révèle les dissensions qui existent entre le gouvernement et les partenaires sociaux sur cette réforme espérée par Abdelilah Benkirane pour la fin de l’année 2014.

En effet, la mouture actuelle présentée par le gouvernement prévoit une série de mesures pour éviter la faillite des caisses des retraites. Elles comprennent le relèvement de l’âge de la retraite à 65 ans (avec un calendrier transitoire qui prévoit une augmentation par palier de six mois), une augmentation du taux de cotisation, la révision du salaire de référence et la baisse du taux de calcul des pensions.

Le syndicat s’inquiète, pour sa part, du « triangle maudit avec la hausse de l’âge de la retraite, des cotisations et la baisse des prestations », comme l’affirme à L’Economiste Miloudi Moukharik. Tout en se montrant « favorable » à cette réforme, le syndicaliste pose ses conditions : « l’âge doit être facultatif […] Augmenter les cotisations ? Oui, mais qu’on nous démontre comment et où est placée l’épargne des cotisations des salaires, à quels taux cet argent sera fructifié et au profit de qui ? », détaille-t-il.

Lire aussi : Polémique : quelle réforme pour la retraite ?

L’UMT n’est pas la seule centrale syndicale qui tance Abdelilah Benkirane. Mi-août, la CDT, la FDT et l’UMT ont adressé un mémorandum au gouvernement, reprochant à la mouture soumise par le gouvernement son manque de « profondeur » et une mauvaise réévaluation des paramètres. Les syndicats refusant notamment de toucher à l’âge des retraites et au taux de cotisation.

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