Le chef du gouvernement vient de saisir le Conseil économique social et environnemental (CESE) pour avoir son avis sur deux projets de loi traitant du système des retraites. Le premier projet de loi concerne l’augmentation de l’âge de la retraite à 62 ans, dès l’année prochaine, c’est-à-dire à partir de juillet 2015. Il est également question d’une hausse graduelle chaque année de 6 mois, en vue d’atteindre l’âge de 65 ans d’ici 2021.
Une caisse en déficit
Considérée comme la réforme nécessaire du mandat d’Abdelilah Benkirane, la Caisse marocaine des retraites (CMR) continue à être le lourd fardeau du gouvernement. Un premier déficit apparaissait déjà lors du dernier trimestre de 2012 et ne présageait rien de bon pour la CMR. Le second projet de loi porte justement sur cette caisse chargée des fonctionnaires de l’État.
La nouveauté dans ce texte, c’est que le régime de calcul des pensions passe d’un taux de 2,5 % à un taux de 2 %. Ce texte prévoit également un changement dans le calcul de la pension de retraite, qui ne prendra plus en compte le dernier salaire, mais plutôt la moyenne des salaires des huit dernières années.
Une réforme nécessaire
Le CESE aura deux mois pour rendre son avis. Sa saisine répond à un objectif précis : évaluer l’impact de cette hausse et donner son avis sur cette réforme tant attendue.
Pour rappel, les premières Assises sur la retraite se sont tenues, il y a plus de dix ans, en 2003. Depuis, les gouvernements Jettou, El Fassi, et Benkirane se sont suivis et ont promis une réforme du système des retraites. Mais, toujours rien n’a été entrepris à ce jour.
Je ne vois pas ce qu’il y a à discuter. Le régime des retraites est trop généreux au Maroc et détruit l’esprit d’entreprise chez les Marocains (tous veulent etre fonctionnaires pour obtenir cette retraite et la sécurité de l’emploi).
Une fois que cette première réforme sera implémentée, il faudra s’attaquer aux phases suivantes:
– étendre le régime des retraites aux indépendants et au secteur privé informel/ non structuré. Cela permettra d’accroitre le nombre de cotisants et rebalancera les comptes.
– Changer les mandats d’investissement qui sont archaiques et ont pour conséquence des rendements très faible qui ne suffisent plus aux payements. Les investissements sont trop portés sur les obligations. Il n’y a pas assez d’immobilier, de private equity, ou tout simplement d’actions.