Le roi Mohammed VI a livré un discours très axé sur l’économie, ce mercredi 20 août à l’occasion du 61e anniversaire de la « révolution du roi et du peuple » à partir de 21h. D’habitude, les allocutions royales à l’occasion de cette fête nationale sont consacrées au Sahara. Cette fois, le roi a prononcé un discours dans le sillage de celui de la dernière fête du trône (31 juillet).
Il a évoqué de nouveau le « patrimoine immatériel », après s’être livré à une analyse mettant en avant un certain nombre de programmes économiques comme Halieutis, le Plan vert, le plan sur les énergies renouvelables ou encore les résultats de l’OCP. Il considère que ce sont les fruits de « stratégies sectorielles (qui) ont permis de réaliser des résultats concrets ».
Mohammed VI (re)fait le point
Pour le roi, l’économie marocaine « a connu une transformation profonde dans sa structure et une grande diversification dans ses secteurs productifs », réalisant « un taux de croissance élevé et constant ».
Pour autant, Mohammed VI n’a pas fait que s’attarder sur les réussites, se demandant « où en est donc le Maroc aujourd’hui ? ».
Le roi a fustigé les écarts sociaux qui se creusent selon lui et qui nécessitent une mise à niveau de l’élément humain, qui « reste la vraie richesse du Maroc ».
Nous ne voulons pas d’un Maroc à deux vitesses : des riches qui bénéficient des fruits de la croissance et s’enrichissent davantage, et des pauvres restés en dehors de la dynamique de développement et exposés à plus de pauvreté et de privation.
Pour surmonter ces écarts, il plaide pour une « économie du savoir » et une réforme fiscale et de la retraite.
Hommage aux « syndicats et partis sérieux »
Même si ce point n’a pas occupé une grande partie du discours, le souverain a tout de même rappelé les freins institutionnels au développement économique. Il a plaidé pour l’amélioration du « climat des affaires », notamment en « allant de l’avant dans la réforme de la justice et de l’administration, la lutte contre la prévarication et la moralisation de la vie publique ». Pour clore ce volet économique omniprésent, Mohammed VI a rendu hommage aux « entreprises citoyennes ». Un message donc au patronat pour lequel le discours se veut rassurant.
Mohammed VI a aussi évoqué les partis politiques et les syndicats. Tout en saluant les « différents gouvernements qui se sont succédé » – un message rassurant à l’adresse du PJD -, il a adressé une critique en creux à des partis et syndicats qui manqueraient de sérieux.
Nous rendons un hommage particulier aux partis politiques et aux syndicats sérieux (…) au vu du patriotisme sincère et du civisme responsable dont ils font preuve.
S’il ne contient pas d’annonces concrètes, comme désormais nombre de discours royaux, le message de Mohammed VI reste dans la lignée de la nouvelle politique de communication du Palais, plus directe et concrète dans sa formulation.
Merci votre majesté pour le rappel des « faits ».
Et le cancer que constitue la corruption qui asphyxie le peuple marocain ? Ne pas le passer sous silence !