La session plénière du lundi 21 mai a été l’occasion pour l’opposition de critiquer sévèrement le bilan à mi-mandat du gouvernement Benkirane. Les différents ténors des partis politiques de l’opposition ont signalé que « le bilan gouvernemental est décevant » et que « son action a été marquée par l’hésitation et l’improvisation concernant la gestion de plusieurs réformes ».
1. « Le gouvernement trouve des difficultés pour relancer la croissance économique »
L’un des premiers à lancer des critiques à Benkirane est le président du conseil national du PAM, Hakim Benchemass. Celui-ci déplore la « situation économique inquiétante » et le « repli du taux de croissance » (le taux de croissance est de 4,4 % en 2013 selon les chiffres du ministère des Finances, ndlr). Benchemass constate que le gouvernement n’a pas respecté son engagement qui consistait à afficher un taux de croissance de 5,5 % de 2012 à 2016. De même, il reproche à la majorité le manque de créativité pour renouer avec une croissance forte.
2. « Benkirane confond État et gouvernement »
Les critiques du leader de l’USFP, Driss Lachgar, portaient quant à elles, sur la gestion du politique. Pour le premier secrétaire du parti de rose, « l’année 2013 est une année blanche dans la mesure où le gouvernement n’a pas concrétise de véritables chantiers ». Il estime que c’est cela qui a provoqué la sortie de l’Istiqlal de la majorité et un remaniement du gouvernement. Par ailleurs, il demande au gouvernement de ne pas s’enthousiasmer dans la mesure où « la plupart des chantiers réalisés ont été faits par les institutions étatiques et non par le gouvernement ». Lachgar a cité par exemple l’intervention du roi suite à la proposition d’extension du mandat de la Minurso.
3. « Hausse du taux de chômage »
Driss Lachgar a tenu également à rappeler que « ce gouvernement n’a pas su proposer des solutions pour créer la compétitivité et créer de l’emploi ». Il affirme que « l’échec de l’action gouvernementale a provoqué une hausse du chômage, qui est passé de 8,9 % à 10,2 % au premier trimestre de 2014 ». Il souligne également que ce gouvernement est responsable de la perte d’emplois dans des secteurs productifs comme le BTP et l’industrie, qui ont connu respectivement la suppression de 71 000 et 20 000 emplois.
4. « Échec du dialogue national »
L’opposition a également tancé le gouvernement concernant la dialogue national. Pour celle-ci, l’échec des réformes déclenchées par la majorité, notamment celles relatives à la refonte du système judiciaire et du système de la compensation a provoqué une « scission entre les syndicats, le peuple, la classe ouvrière et le gouvernement ». Lachgar, Benchemass et Chabat s’accordent à considérer que le PJD a échoué dans « le dialogue national avec la société civile et ce, en marginalisant plusieurs acteurs et intervenants, notamment les syndicats ».
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