Veolia approuve la cession des contrats aux communes

Le groupe Veolia a réagi aux reproches dont il est la cible et se dit favorable à la décision des communes de racheter ses contrats de concession.

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Le siège de Veolia à Paris. Crédit : AFP

Le groupe français chargé de la gestion déléguée des services d’eau, d’assainissement et d’électricité dans les communes de Tanger, Rabat et Salé via ses filiales Amendis et Redal a défendu son bilan et se positionne en faveur de la cession de ses actions aux communes.

Redal et Amendis, les filiales de Veolia Maroc, se défendent en évoquant plusieurs réalisations effectuées dans le cadre de leurs gestions. Selon le quotidien L’Economiste du 10 juillet, les deux succursales ont financé à hauteur de 6 milliards de dirhams leurs actions sur la période 2012- 2013 et emploient plus de 4 000 salariés. Selon Bruno Collard , le PDG du groupe français, 88 % des investissements de Redal dans la région Rabat-Salé ont été effectifs. Il avance également qu’Amendis dans la région de Tétouan et Tanger a pris de l’avance notamment dans la réalisation de la station d’épuration de Tétouan, qui a coûté 300 millions de dirhams. La desserte globale a atteint actuellement presque un taux de 100 % alors qu’il était 70 à 75 % il y a 11 ans.

Toujours selon les responsables du groupe, les réalisations de Veolia Maroc s’étendent jusqu’au rendement en eau. Il est aujourd’hui de 80 % à Tétouan alors qu’il était inférieur à 50 %. Même rendement pour Rabat et Tanger où le taux était respectivement de 65 et 60 %. Aussi la société française a fait baisser la fréquence des coupures de 50 à 80 %.  L’entreprise prévoit aussi un projet d’investissement d’un montant de 14 milliards de dirhams pour Redal et 7,8 milliards de dirhams pour Amendis.

Veolia prête à céder ses actions aux communes

Veolia Maroc a également fait part de sa position quant à la résolution des communes de Rabat, Salé et Tanger de racheter les contrats de concession. « Veolia accueille favorablement le choix des communes qui correspond à sa volonté de céder ses activités dans ses deux filiales », a indiqué la société. Cette dernière se dit même prête à passer à l’acte de vente.

Mais elle attend de recevoir une notification officielle de la décision des communes. Cette notification donnera lieu à une période de six mois à la fin de laquelle se déclenchera la procédure financière du rachat. Mais le retard dans la procédure administrative va prolonger la période transitoire de Veolia Maroc, qui a déjà trois ans.

Les reproches à l’encontre de Veolia

Le groupe Veolia avait annoncé en septembre 2012 son intention de liquider ses actifs au Maroc. Le groupe espérait ainsi procéder à la révision de sa stratégie générale au niveau mondial, et faire face à ses difficultés financières et qui impactent négativement le service public.

Les élus de Rabat de Salé et de Tanger ont opposé leur veto au deal entre les deux sociétés parce qu’ils doutaient qu’Actis puisse faire mieux que Veolia, à qui ils reprochent des dysfonctionnements dans sa gestion déléguée et dans ses investissements. En effet la révision quinquennale du contrat de gestion déléguée de la société française a révélé qu’entre 2002 et 2012, les investissements non réalisés s’élevaient à 1,7 milliard de dirhams avec les intérêts et pénalités de retard inclus. Aussi, le montant des indemnités liées à la non-application de la révision tarifaire au cours de cette période est évalué à 334 millions de dirhams.

Les différents rapports de la Cour des comptes de 2009 à 2012 n’ont pas non plus été tendres. Ces documents accusent le groupe français de facturation de frais fictifs,  d’une comptabilité non tenue, mais aussi d’opérations financières sans justificatifs et de surfacturation des devis.

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