Pourquoi affirmez-vous que l’État « s’accapare » 45 % des financements des associations ?
C’est simple. Il y a le prélèvement sur le salaire des employés, y compris la part patronale. Ensuite, le prélèvement à la source pour les consultants qui ne sont pas patentés. Puis, il y a la TVA sur tous les articles que les associations achètent. Sur l’ensemble des fonds que nous recevons de la part d’un tiers, nous devons également payer l’IGR. Par ailleurs, il est inconcevable que les associations payent les mêmes impôts que des entreprises alors que les premières sont à but non lucratif. Nous essayons d’obtenir une révision du système de la fiscalité des associations.
Est-ce une manière pour l’État de contrôler les associations ?
La notion de contrôle est complexe. Le financement de l’État permet à celui-ci de maîtriser le champ politique. Nous sommes d’accord pour que l’État exerce un contrôle financier dans la mesure où on est appelé à rendre des comptes. En revanche, c’est le contrôle politique qui pose problème. Le financement est basé sur le népotisme et le clientélisme. Plus de 80 % des 3 milliards de dirhams prévus pour le financement des associations ont été versés aux œuvres sociales qui sont rattachés à des ministères, ce qui est inconcevable. Notre demande est qu’il y aie plus de critères de transparence.
Existe-t-il un deux poids deux mesures concernant le contrôle des associations islamistes et non-islamistes ?
Lorsque l’argent provient de l’Union européenne, toutes les associations sont tenues par la loi de déclarer chaque centime au secrétariat général du gouvernement. Cependant, on n’a pas de chiffres concernant les sommes externes octroyées pour les islamistes. Des sommes qui se comptent à des centaines de millions de dollars mais sur lesquels l’État n’exerce aucun contrôle.
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