Le festival Gnaoua d'Essaouira de A à Z

Le festival Gnaoua et musiques du monde d’Essaouira s’est clôturé en beauté avec la performance de Hamid Kasri. Retour sur les faits marquants de l'événement. 

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Crédit photo : Rachid Tniouni

A comme André Azoulay

Le natif d’Essaouira était présent pour la 17e édition du festival. Comme d’habitude, le conseiller du roi a assuré son rôle de maître de cérémonie : déclarations d’usages, présentations des formations gnaouies… et sourires à la pelle pour les caméras.

B comme ballon rond

Le festival d’Essaouira a eu, cette année, la particularité de débuter en même temps que la Coupe du monde. L’événement gnaoua n’a pourtant pas été affecté par la grand-messe du football mondial. En effet, le public a répondu présent durant les heures de diffusions des matchs.

C comme conférences

Le festival d’Essaouira, ce n’est pas que de la musique mais également des conférences. Placés sous le thème « L’Afrique à venir », ces forums, organisés par le Conseil national des droits de l’Homme, ont réuni chercheurs et acteurs sociaux.

D comme Davis

Années après années, les héritiers de Miles Davis débarquent au festival d’Essaouira. Après Wayne Shorter, venu en 2008, c’était au tour de Marcus Miller de se produire devant le public souiri. En attendant Herbie Hancock ?

E comme express

La performance d’Ibrahim Maalouf n’aura duré qu’un peu plus de 50 minutes. L’artiste libanais semblait fatigué et sa performance ne ressemblait en rien à celle de Jazzablanca (durant laquelle le batteur avait notamment assuré un solo de 10 minutes). Une performance enrichie d’un morceau joué en mode « Fast Forward ».

F comme festivaliers

Credit photo: Rachid Tniouni
Crédit : Rachid Tniouni

Festivalier. (n.m) : Personne qui participe à un festival. Le festivalier d’Essaouira se décline en deux versions : marocaines et étrangères. Généralement équipé de lunettes de soleil et de chapeaux (panama ou borsalino), le festivalier arpente les rues de la ville durant la journée et assiste au concert le soir. Le festivalier a également tendance à participer à des jam sessions improvisées en plein milieu de la ville. Dans sa déclinaison « étranger », le festivalier « n’a pas le temps » et ne souhaite pas répondre aux questions des journalistes.

G comme grandiose

Crédit photo:  Rachid Tniouni
Crédit : Rachid Tniouni

L’un des multiples adjectifs qui aurait pu désigner la double performance de Marcus Miller. Le colosse musical a étalé tout son talent devant la foule d’Essaouira en « solo » avant que cette dernière ne rentre en transe durant sa résidence avec le maâlem Baqbou. Un Marcus Miller impressionné par le public et qui a quitté la scène avec une promesse : revenir.

H comme haschich

Le festival est souvent associé à la consommation de drogues.  L’odeur du haschich était perceptible sur quelques scènes…

I comme internationalisation

Restaurants thaïlandais ou italiens, écriteaux en langue anglaise, festivaliers allemands, espagnols, français ou anglais, le festival Gnaoua s’est mis à l’heure de l’internationalisation. Le temps d’un weekend, Essaouira est devenue la tour de Babel.

J comme jeune pousse

La révélation de cette dernière édition du festival était sans doute la formation Meta & The Cornerstones. Le temps d’un concert, Essaouira s’est transformée en Kingston grâce au « nouveau Bob Marley », Meta Dia, qui a assuré une très belle performance. Pour le plus grand plaisir des fans de reggae.

K comme Kasri

Crédit photo:  Rachid Tniouni
Crédit : Rachid Tniouni

C’est la 13e fois consécutive que le maâlem Hamid Kasri se produit sur la scène d’Essaouira. Pour cette édition 2014, l’artiste gnaoui a privilégié un retour aux sources de la musique gnaoua en collaborant avec les artistes maliens Basseou Koyaté et Nogni Ba. En effet, la musique gnaoua trouve ses origines la musique malienne et toutes les deux utilisent le gembri.

L comme locaux

Le festival d’Essaouira laisse des impressions partagées auprès des habitants de la ville. Pour certains, « le festival est devenu lassant. L’invasion de touristes n’est plus aussi facile à gérer. Nous voulons du calme ». D’autres disent regretter « la période de gloire du festival, il y a environ cinq ou six ans.  Le festival n’est plus aussi intéressant qu’avant ».

M comme maâlem

« Le festival d’Essaouira est l’un des rares festivals ou la programmation est décidée par des artistes. Le but est de permettre aux maâlmines de collaborer avec des artistes de renom », explique Neila Tazi, productrice et directrice du festival. Cette année, le maâlem Baqbou a eu la chance de jouer aux côtés de Marcus Miller, pour le plus grand plaisir des festivaliers. Hassan Boussou a, quant à lui, performé aux côtés du violoniste français Didier Lockwood.

N comme nuits

Crédit photo:  Rachid Tniouni
Crédit : Rachid Tniouni

Essaouira devient schizophrène la nuit. Ainsi, une partie des festivaliers a eu tendance à se diriger vers des concerts intimistes animés par les maâlmines, tandis qu’une autre frange, sans doute nostalgique des soirées casablancaises, a préféré se diriger vers les soirées techno des bars et pubs environnant la place Moulay El Hassan.

O comme Occasion spéciale

Le concert de Marcus Miller lors du festival était l’occasion pour la légende américaine de célébrer son 55e anniversaire.

P comme personnalités  

Ouzzine et Haddad Essaouira
Les ministres Mohamed Ouzzine et Lahcen Haddad au festival d’Essaouira.

De nombreuses personnalités étaient présentes lors de l’ouverture du festival Gnaoua. Parmi elles, un Mohamed Ouzzine (ministre de la Jeunesse et des sports) particulièrement joyeux, le ministre du Tourisme, Lahcen Haddad, ainsi que la présidente de la CGEM, Meriem Bensahalah. Leila Shahid, ambassadeur de la Palestine auprès de l’UE, et l’ambassadeur américain Dwight L Bush, ont également été aperçus.

Q comme Qraqeb

Instrument de percussion principalement utilisé par les artistes gnaouis. Peut également faire office de souvenir pour le festivalier venant de l’étranger.

R comme restauration

Le festival Gnaoua constitue une véritable manne financière pour les différents restaurateurs de la ville. Grâce aux 130 000 festivaliers que la ville peut concentrer, les restaurants voient leur chiffre d’affaires multiplié par cinq (de 2000 à 10 000 dirhams), si l’on en croit les chiffres d’une étude réalisée par Valyans. Ce qui explique sans doute pourquoi les restaurants restent ouverts jusqu’aux aurores.

S comme surveillance policière

Qui dit événement de masse dit surveillance policière accrue. Une règle à laquelle n’a pas dérogé le festival d’Essaouira où les forces locales ont bénéficié de l’appui des forces spéciales. Sur la route menant à la ville des alizées, les gendarmes étaient bien présents. A noter qu’aucun incident notable n’a eu lieu durant le festival.

T comme timing

Mis à part la Coupe du monde (voir B), le festival Gnaoua a été programmé au même moment que le festival Marrakech du rire (MDR) ainsi que le festival des Musiques sacrées de Fès. Étonnant lorsque l’on sait que ces trois événements sont parmi les plus importants du calendrier culturel marocain. Ramadan oblige, les organisateurs s’arrachent tous le créneau du début de l’été.

U comme uniforme rastafari

La culture rastafari a été indirectement mise à l’honneur durant le festival. Ainsi, des milliers de « rastas » coiffés de dreadlocks et drapés aux couleurs rouges, jaunes et vertes du drapeau rastafari ont envahi les rues d’Essaouira.

V comme vente illégale

Le merchandising non officiel a le vent en poupe chez les festivaliers. L’un des vendeurs situés autour de la place Moulay El Hassan nous a indiqué que ses ventes durant l’événement « dépassent les 7 000 dirhams ». Comptez 30 dirhams pour des chapeaux affublés du logo du festival, 65 dirhams pour les T-shirts et 150 dirhams pour les goodies aux couleurs du festival.

W comme web 2.0

Le festival Gnaoua s’est mis à l’heure du Web 2.0. Un hashtag (#Gnaoualive) a été spécialement conçu pour l’occasion, tout comme une application mobile.

X comme xylophone

Disponible pour la modique somme de 220 dirhams, cet instrument de musique vendu par des marchands subsahariens peut « révéler votre talent musical » selon ces derniers. Malgré son aspect encombrant, cet objet « se vend sans aucun problème ».

Y comme yield management

Les hôtels et riads de la ville ont parfaitement utilisé ce « système de gestion des capacités disponibles pour l’optimisation du chiffre d’affaires. ». Le chiffre d’affaires des hôtels durant le festival est estimé à 3 500 dirhams par jour.

Z comme Zouzaf Mohamed

Le peintre souiri est présent dans tout Essaouira. Ses œuvres peuvent être admirées dans les différents cafés, bar, hôtels et galeries de la ville.

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