Introspection. Le 8e roman de l’Américain Richard Ford, prix Fémina étranger 2013, est une belle histoire sur la culpabilité et la résilience.
Soirée arrosée, grossesse imprévue, mariage précipité… Bev Parsons et Neeva Kamper ont fait tout faux. Le beau gosse hâbleur et l’institutrice peu sociable avaient déjà peu de choses en commun. A sa retraite de l’Air Force, Bev installe sa famille dans la petite ville de Great Falls dans le Montana et, incapable de se trouver un métier où il serait compétent (vendeur de voitures, par exemple), se livre à de petits trafics avec les Indiens. Jusqu’au jour où, pour rembourser une dette, il embarque sa femme (au départ il pensait à son fils Dell) dans le braquage d’une banque, provoquant un désastre familial. Des années plus tard, Dell raconte cet engrenage infernal.
Canada est d’abord le récit d’une adolescence chaotique. Dell et sa sœur jumelle Berner, mineurs au moment de l’arrestation de leurs parents et risquant d’être placés dans un orphelinat, fuient. Lui accepte d’être emmené au Canada par une amie de sa mère qui le confie à son frère, où il est encore témoin d’un drame.
Richard Ford, né dans le Mississipi en 1944, revient à ses thèmes de prédilection, qui lui avaient valu en 1996 le prix Pulitzer et le Pen/Faulkner Award pour son roman Indépendance. Comment se faire une place dans la vie, malgré tout ? Canada interroge la culpabilité et pose la question de la responsabilité individuelle. Dans son récit, Dell ne cesse d’envisager ce qui serait arrivé si les protagonistes de l’histoire avaient, à un moment ou un autre, pris une autre décision. Malgré le côté sombre de l’histoire, dont l’aspect dramatique est renforcé par le fait que c’est un adolescent qui raconte, Canada est un roman plein de confiance dans la capacité qu’a l’être humain de surmonter les épreuves. Un grand roman.
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