Palme d’or. Avec La vie d’Adèle, le réalisateur franco-tunisien a enfin la consécration qu’il méritait.
Il n’y a aucune exagération dans les superlatifs qui qualifient ce film. La vie d’Adèle est un chef d’œuvre, un de ces longs-métrages à la Rohmer, qui marquent le cinéma pour longtemps. Le pitch est d’une banalité confondante : Adèle (jouée par Adèle Exarchopoulos), jeune lycéenne, découvre l’amour et la sexualité grâce à Emma (campée par Léa Seydoux). Mais l’interprétation des deux actrices, les plans serrés du réalisateur sur la bouche, les yeux, les mèches de cheveux d’Adèle, la tension constante du film, les références à Marivaux qui éclairent les situations… tout concourt à créer un moment de grâce. On connaissait la capacité de Abdellatif Kechiche à sublimer le jeu de ses actrices. Il l’avait montré dans La Graine et le Mulet mais aussi dans La Vénus noire. Avec La vie d’Adèle, le réalisateur se surpasse. La scène du couscous avec des plans serrés sur les protagonistes dans La Graine et le Mulet est ici remplacée par plusieurs scènes, où Adèle engloutit des spaghetti bolognaise. Elle dévore la vie goulûment, et offre son corps à son amante avec autant de gourmandise. Kechiche ne traite pas d’homosexualité, mais donne une définition de l’amour, et elle est une merveille cinématographique.
Vous devez être enregistré pour commenter. Si vous avez un compte, identifiez-vous
Si vous n'avez pas de compte, cliquez ici pour le créer