Le magistral roman du Jordanien Abdul Rahman Mounif, L’errance, est traduit pour la première fois en français aux éditions Actes Sud.
Mut’ib, fier guerrier ayant combattu les Ottomans, est l’homme fort d’une paisible oasis nichée dans ce désert qui n’est pas encore l’Arabie Saoudite. Pourtant, il est désarmé quand il voit soudain débarquer des Américains avec une lettre de l’émir à la main, qui exige que les tribus bédouines accueillent avec déférence ces étrangers. Tel est le point de départ de L’errance, premier tome de la pentalogie Villes de sel, du Jordanien Abdul Rahman Mounif. Le roman se poursuit avec le déplacement des oasiens vers la côte, où ils bâtissent une ville industrielle, à partir de rien, sur un sol vide, pour les Américains. Une nouvelle organisation sociale naît. Des mœurs, des métiers et des biens inconnus bousculent les Arabes, chasseurs, pâtres ou caravaniers, dans leur mode de vie forgée par la piété, la retenue, la fidélité tribale. Si Mut’ib a résisté en guerrier, les premiers ouvriers du pétrole, obligés de revendre leurs chameaux et de vivre sous des tôles ondulées, risquent de se soulever comme une classe ouvrière moderne. Description de la naissance d’une nation au début du XXème siècle, peinture d’une révolution dont les effets sont toujours ressentis aujourd’hui, L’errance est une épopée. Son souffle est fort, rapide, porté par un vocabulaire soigné et une langue aussi réaliste que poétique. Ce livre, pour la première fois traduit en français, édité en arabe en 1984, avait valu le Grand prix du roman arabe à son auteur.
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