C’est l’un des textes les plus marquants de Driss Chraïbi. La Civilisation, ma mère ! est enfin adapté au théâtre.
Emilie Malosse a transformé le roman en monologue, Karim Troussi l’a mis en scène et Amal Ayouch le fait vivre sur les planches. Après une première résidence de travail pendant deux semaines d’août, les artistes viennent d’en finir une seconde au lycée Al Yassamine de Hay Hassani à Casablanca et ont entamé la troisième au lycée Lyautey, avant de tourner, dès février, dans les établissements scolaires. Pendant tout ce temps d’élaboration de la pièce, les élèves ont pu participer à des ateliers. Car La Civilisation, ma mère ! version théâtre est destinée à être jouée à l’école, dans des salles de quartier, mais aussi dans des appartements. A la mort de cette femme truculente et pleine d’imagination, sa petite-fille raconte aux invités son parcours courageux et son émerveillement pour tout ce qui est nouveau. Amal Ayouch, touchée par ce magnifique personnage, confie : “J’ai pensé à toutes nos mères et grand-mères qui ont vécu cette époque, ont souffert en silence, se sont battues en silence… Et je me suis dit que c’est grâce à elles que nous, les femmes d’aujourd’hui, avons pu gagner en liberté, même si pour certaines cela reste encore minime”. Un texte vibrant de courage et de lucidité, qui dénonce le poids des traditions et des coutumes archaïques, qui fait un pied de nez aux préjugés. Un texte d’une forte portée politique, où Driss Chraïbi écrivait : “Le bœuf traîne la charrue et le paysan suit la charrue. Tu mets l’ignorance à la place du bœuf et tu trouves derrière la misère et la pauvreté”.
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