Une remorque pour ta mère, deuxième roman d’El Driss, raconte un rapatriement de corps au bled, sous forme de road-movie comique.
“Quand je pense à ce voyage, avec tout ce que j’ai rencontré, je me laisse aller à penser que ce n’est sans doute pas un hasard, que tout arrive selon le maktoub, par moment cela ressemble à une quête initiatique”, médite Chérif, qui aurait bien fait de méditer plus tôt. Avant de raconter à sa pauvre mère qu’il menait une vie de rêve à Paris, certes pour la mettre à l’abri des soucis. Avant qu’elle ne débarque et ne doive le suivre d’hôtel minable en hôtel minable. Avant de se retrouver avec son ami Sam dans une voiture de location, à traîner une remorque pour ramener au bled la dépouille maternelle… El Driss, qui avait signé avec Vivre à l’arrache un beau récit sur les paumés de banlieue, l’immigration clandestine et la double peine, livre ici un récit dans le même esprit, mais pas assez travaillé. L’intrigue s’étiole en road-movie de façon un peu plate, où on ne nous épargne aucun repas en station-service, ni aucun détail de conversation téléphonique… Le style piquant qui faisait l’originalité du premier roman n’est pas au rendez-vous et surtout, l’édition, absolument pas relue, est bourrée de coquilles… Mais il y a quand même une certaine fraîcheur. On sourit devant le sens de la débrouille des deux compères, quand la remorque disparaît ou la voiture tombe en panne, et on est touché par leur façon d’en arriver à se donner un but dans la vie. Bref, ça se laisse lire…
Une remorque pour ta mère, El Driss, Ed. Nord-Sud, 200 p., 120 DH
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