Le poète Rachid Khaless dénonce, dans une lettre ouverte, la censure effective et tacite qui frappe le dernier livre de Leftah.
“Ose dire, petit monsieur : j’interdis !”, s’exclame Rachid Khaless. Lors d’une soirée en hommage à Mohamed Leftah, le 28 janvier dernier à la librairie La Virgule de Tanger, il a beaucoup été question de la censure de fait qui vise son roman posthume, Le Dernier Combat du Captain Ni’mat. Ce livre a rejoint une longue liste d’ouvrages publiés à l’étranger, pour la plupart des essais politiques, qui ne reçoivent jamais leur visa d’importation, délivré par le Bureau des publications étrangères du ministère de la Communication, sans qu’aucune décision officielle de censure ne soit prise ni aucune justification ne soit donnée. Dans une “Lettre ouverte au censeur”, le poète et président de l’association Med-Cultures s’en est pris à ce système opaque qui bloque, sans aucune justification, la circulation des idées : “Vous interdisez, dans l’ombre et sans état d’âme, au nom de je ne sais quelle morale rétrograde un livre de fiction fait de papier et d’encre, et vous foulez de multiples droits : ceux de l’auteur empêchant la circulation de ses idées, ceux du lecteur que vous infantilisez en le privant de découvrir sa littérature et de se former, en son âme et conscience, un jugement”. Et de conclure, ironique, à l’inutilité de ces pratiques non démocratiques : “Vous êtes, pour Le Dernier Combat, son meilleur agent littéraire !” A lire sur : med-cultures.blogspot.com.
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