Lhoucine ElBoukhte a 43 ans. Franco-marocain, il vit dans l’est de la région parisienne où il travaille dans le domaine de l’humanitaire. Originaire de Tiznit, il revient régulièrement au Maroc. « Ça faisait quelques années que j’allais au Maroc sans profiter de la baignade, car je n’avais pas de quoi protéger ma pudeur islamique, l’aoura, c’est-à-dire au-dessus du nombril, jusqu’en dessous des genoux, » explique-t-il à Telquel.ma. Pour satisfaire à son besoin personnel, il achète du tissu, et se fait faire un « pantacourt amélioré » chez un couturier d’Agadir. « Je pouvais nager, courir. J’ai trouvé ça très bien », raconte-t-il. Avec le surplus de tissu, il fait faire trois autres modèles qu’il ramène dans ses valises en France. « En les montrant à mes amis, ils ont voulu me les acheter », poursuit-il.
Made in Casa
Nous sommes en 2013, et lors de son séjour suivant au Maroc, ce sont 30 bermudas qu’il rapporte en France, et qu’il écoule à nouveau. « J’ai décidé de me lancer. Avec un ami qui a une usine à Casablanca, nous avons dessiné un modèle d’usine, trois couleurs, six tailles, » explique encore Lhoucine ElBoukhte. La société autofinancée Jounna est née. Pour la petite histoire, l’usine casablancaise qui a produit les 650 premiers exemplaires de ce short de bain islamique fabrique également de la lingerie fine. « Consommer halal c’est aussi exiger une visibilité sur le cycle de vie global des produits que nous consommons », lit-on sur le site de la société pour mettre en avant la « politique RH innovante et les efforts en faveur de la formation continue des salariés » de l’usine qui confectionne ses maillots de bain.
Un style et un esprit
Depuis 2013, Jounna a écoulé 400 exemplaires. « J’ai des clients essentiellement en France, mais j’ai aussi des commandes du Maroc, de Belgique, de Suisse, d’Angleterre, » liste l’entrepreneur. « Pour une bonne partie, ce sont des convertis, donc ils sont à jour des règles de la pudeur même pour l’homme. Pour les autres, on a créé un blog pour informer, en recueillant des avis juridiques », décrit-il. Junna n’est pas seul sur le marché. Depuis 2013 également, la société française Rajoul commercialise ses « Awraswim », en vendant un « style et un état d’esprit ».
Vous devez être enregistré pour commenter. Si vous avez un compte, identifiez-vous
Si vous n'avez pas de compte, cliquez ici pour le créer