Anis Kirama, un inventeur sur les pas de Rachid Yazami

Récemment récompensé lors de l’iCAN 2016, l’ingénieur marocain Anis Kirama voit déjà loin. Portrait.

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Anis Kirama

À 26 ans, Anis Kirama a déjà tout d’un grand. Ce diplômé en ingénierie en télécommunications à l’université Hassan 1er de Settat était, le 27 août à Toronto, pour la tenue de l’iCAN 2016, une cérémonie visant à récompenser les innovations de l’année. Avec son invention, une prise intelligente coupant le courant de façon automatique quand l’appareil est chargé, le jeune inventeur s’y est attiré les faveurs du jury et a obtenu la médaille d’or de la meilleure invention, octroyée par la Fédération internationale des associations d’inventeurs (IFIA). Une récompense qui vient couronner des années de travail et toute une ancienne passion. « Mon histoire avec l’invention de mon enfance quand je voulais savoir le fonctionnement interne de mes jouets et des appareils électriques disponibles à la maison » nous confie ce dernier. « Après, je me suis orienté dans les études techniques et plus précisément électriques et électroniques, ce qui m’a aidé à ajouter la partie académique à ma passion. »

Anis Karami recevant le
Anis Kirmama recevant le prix de la meilleure invention octroyée par la IFIA

Avec sept brevets d’invention à son actif et plus de quinze prix, Anis Kirama a très vite conforté sa place dans le panel de chercheurs marocains. Prenant pour exemple Rachid Yazami « un très grand savant qui a pu développer des systèmes qui ont changé le mode de vie », il prend le temps d’évoquer avec nous le manque de moyens dont souffrent les chercheurs et inventeurs marocains : « Les chercheurs au Maroc n’ont pas assez de moyens pour financer leurs projets, ce qui peut ralentir le développement de leurs idées surtout que le monde technologique tourne à une vitesse grand V et on aura besoin de moyens supplémentaires pour suivre le rythme. »

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Au-delà de l’image de Géo Trouvetou qui colle à la peau de certains inventeurs, Anis Kirama tient à ce que le fruit de son travail serve avant tout la collectivité. À l’heure où le Maroc s’apprête à accueillir la COP22 et accélère les efforts pour lutter contre le réchauffement climatique, la question écologique et énergétique fait parti de l’essence même de son travail. « L’innovation est un outil avec lequel nous essayons de résoudre les problèmes de notre planète. Aujourd’hui, le monde souffre du réchauffement climatique et ça sera un honneur pour moi de participer à y trouver des solutions. » En témoigne sa récente invention, récompensée à Toronto, qui permet entre autres de renseigner sur la consommation électrique des appareils et donc éviter tout gâchis énergétique.

Heureux d’avoir obtenu cette nouvelle distinction, Anis Kirama tient à incarner l’image novatrice du Maroc. « J’espère avoir été un bon ambassadeur du Maroc lors de cet événement. Il faut qu’on essaye de montrer au monde entier ce que peuvent faire les Marocains. » Conscient que le pays dispose d’un gros potentiel et vivier dans le domaine de l’innovation, il regrette cependant le manque de couverture médiatique sur de telles thématiques. Une récompense obtenue lors de l’Ican 2016 ne peut que mettre la lumière sur celles et ceux qui, bien souvent, œuvrent dans l’ombre.

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