Les députées au front pour la parité parlementaire

Douze députées montent au front pour obtenir une représentativité paritaire au Parlement. Elles comptent plaidoyer pour amender une partie de  la loi organique relative à la chambre des représentants qui ne leur permet pas de briguer un second mandat par liste nationale.

Par

Les echos

Voguant sur le récent projet de loi relatif à l’abaissement du seuil électoral, douze députées à la Chambre des représentants et membre de la commission parlementaire Egalité et Parité ont présenté le 18 avril un mémorandum réclamant une meilleure représentativité de la femme.

Soutenues par plusieurs associations des droits des femmes au Maroc, elles demandent un tiers des sièges du parlement ce qui correspond à 132 sièges. Selon Nouzha Skalli, députée au Parti du Progrès et du Socialisme (PPS), le mémorandum réclame l’augmentation du nombre des femmes de la liste nationale, le cas échéant, de présenter des listes au niveau de chaque région ou préfecture, afin de garantir l’élection d’une élue dans chaque circonscription.  « Normalement c’est l’État qui doit prendre ces mesures. Pourtant aucune mesure sur la parité n’a été prise pour le projet de loi sur l’abaissement du seuil des élections législatives. Nous prenons donc en main notre propre sort », déclare la députée dont la formation politique fait pourtant partie du gouvernement.

Le groupe de douze parlementaires a également réclamé une audience auprès du ministère de l’intérieur et des parlementaires des partis politiques tels que le PJD et l’Istiqlal qui ne sont pas encore prononcés sur le mémorandum. Le secrétaire général du PPS Mohamed Nabil Benabdallah a, pour sa part, affiché son soutien aux députées pour une représentativité effective pour 90 sièges des députées (au lieu de 60) dans le futur parlement, en promettant de soulever la question lors du Conseil du gouvernement.

Le secrétaire général du PPS ne s’est toutefois pas prononcé sur l’autre principale réclamation du mémorandum, l’amendement du deuxième alinéa de l’article 5 sur la loi organique de la Chambre des représentants. Cette loi basée sur le principe de limitation des places, ne permet pas aux femmes parlementaires d’aspirer à un second mandat. Skalli s’étonne de cette limitation à sens unique, et écarte les critiques des médias qui voient dans l’abolition d’un mandat unique, une volonté d’occuper les sièges ad vitam aeternam. « Je suis catégorique, je ne me représenterai pas sur liste nationale. Mais ce que je constate c’est que les compétences et la mise en place d’actions politiques des femmes sont étranglées par cette loi. C’est un droit que nous voulons rendre fondamental ». La députée apporte une comparaison entre le Sénégal où les femmes sont représentées à hauteur de 43% et le Maroc qui lui est classé 105ème dans le monde en matière de parité et de représentativité politique. A l’heure actuelle seul 1,2% des femmes occupe des hautes fonctions politiques selon Nouzha Skalli.

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