Attijariwafa bank: El Kettani dédramatise la baisse des revenus

Lors de la présentation des résultats annuels 2015 de la 1re banque du Maroc, Mohamed El Kettani a fait état d’indicateurs mitigés. Même si Attijariwafa bank affiche une rentabilité en progression, les revenus ressortent en baisse.

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Mohamed El Kettani, PDG d'Attijariwafa bank

La panne du crédit bancaire est un secret de polichinelle. Les banques ont réussi au cours des trois dernières années à réduire l’impact de cette baisse chronique sur leurs résultats financiers. Sauf qu’en 2015, les choses ont pris une mauvaise tournure. Et la première banque du Maroc en fait les frais.

L’encours des crédits distribués par Attijariwafa bank a reculé de 0,8% au terme de l’année dernière. Cette décélération a impacté les revenus de la banque qui enregistre une décroissance historique de son produit net bancaire (PNB) consolidé de l’ordre de 2,3%, ressortant ainsi à 19 milliards de dirhams. Il faut dire qu’en dépit de cette baisse significative des revenus, la banque a réussi tout de même à enregistrer une progression de ses bénéfices. Le résultat net part du groupe (RNPG) a augmenté de 3,4% à 4,5 milliards de dirhams.

Lors de la présentation des résultats annuels 2015, par le groupe bancaire, le 1er mars, Mohamed El Kettani, PDG du groupe a tenu à dédramatiser la baisse historique des crédits collectés. « Le ralentissement du prêt bancaire s’explique par la décélération de la demande des ménages et des entreprises marocaines. S’y ajoute, le ralentissement des importations en valeurs, notamment de l’énergie suite à la baisse significative des prix du pétrole  », soutient le patron.

Le secteur bancaire était fortement impliqué dans le financement d’une part du cycle d’exploitation du raffineur et des distributeurs, mais il relayait, en même temps, les retards de paiement de caisse de compensation. «Nous portions dans le temps des encours relativement significatifs dans l’activité énergie. Et puis le désendettement soit voulu soit subit de certains grands groupes et de PME, notamment dans la promotion immobilière a également impacté les crédits » affirme le PDG. El Kettani a également soutenu que la banque refuse constamment se positionner sur des dossiers jugés trop risqués. «Vous n’allez jamais trouver que nous sommes impliqués dans le financement de dossiers à risque, sinon notre position ne dépasse jamais 5 à 10% », a-t-il expliqué.

Désormais plus de transparence ?

En marge de la présentation des résultats du groupe, El Kettani a révélé le contenu de la réunion organisée à l’initiative de Bank Al-Maghrib (BAM), le 26 janvier dernier, et qui a rassemblé le Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM) et la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM). Abdellatif Jouahri, gouverneur de la Banque centrale avait déjà annoncé en décembre dernier qu’il comptait s’entretenir avec à la fois les établissements de crédit et le patronat afin de réfléchir à des pistes pour soutenir le financement et mettre fin à la panne des prêt bancaires. «La réunion de travail avec BAM, la CGEM et le GPBM a duré 4 heures, au terme de laquelle, il a été décidé que les dossiers de financement refusés par les banques doivent être accompagnés par des explications de la banque afin assurer plus de transparence et de communication entre établissement de crédit et client », confie El Kettani.

Les banques marocaines seront tenues de communiquer les ratings des dossiers à leurs clients. Cela devrait, à priori, renseigner les clients sur les pistes d’amélioration qu’ils doivent envisager afin d’améliorer leur notation par la banque. Ce qui contribuera en partie, à améliorer la gestion en interne des entreprises. La Banque centrale a même décidé de faire l’arbitrage pour les dossiers de financement des clients qui se sentent lésés parce qu’un établissement de crédit n’a pas validé la demande de prêt. Les banques seraient donc, obligées, dorénavant à faire preuve de beaucoup de vigilance quand il s’agit de refuser un dossier de financement.

 

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